Du bruit à Lannion
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 17 mars 2021 10:42
- Écrit par Claude Séné
Ce n’est pas pour nous vanter, mais nous avons notre propre souche de covid 19 en Bretagne, et tout le monde ne peut pas en dire autant. Non pas que je méprise les virus qui circulent à leur guise dans les autres régions, bien que nos amis corses aient tenté de rester entre eux comme à leur habitude en instituant une frontière sanitaire limitant l’accès aux touristes dont ils ne prennent l’argent qu’à regret en échange de leurs paysages magnifiques. Mais avoir un virus autochtone, c’est quand même autre chose, ça vous pose une région.
La première observation intéressante sur ce « variant breton », c’est qu’il avance masqué et ne réagit pas aux tests PCR classiques qui ne le détectent pas. Pour un natif de la région, il devrait cependant être facile à reconnaître. À mon avis, il n’a pas eu le temps de se débarrasser de son accent de breton « pur beurre ». Tout porte à croire également qu’il est particulièrement opiniâtre, ce que d’aucuns qualifieront, à tort, d’entêtement alors qu’il s’agirait plutôt de persévérance. Ce qui pourrait être plus ennuyeux, ce serait que le virus, comme les humains qui en sont porteurs, soit poussé par une humeur vagabonde qui l’incite à essaimer loin de sa terre natale, tel Surcouf ou Duguay-Trouin pour ne citer que les plus célèbres. Car le Breton, qui a la prétention de manger tous les jours, a souvent dû aller chercher sa pitance au-delà de ses côtes, bien avant qu’elles ne soient « d’Armor », à Terre-Neuve ou ailleurs.
L’autre crainte, c’est que la légendaire hospitalité bretonne, alliée à une relative préservation de l’épidémie, amène quantité de réfugiés sanitaires à s’installer plus ou moins durablement dans la région pour échapper à la contagion galopante et au confinement dans certaines zones surpeuplées. Les premières observations semblent démontrer que le variant breton, contrairement à ses cousins anglais, sud-africain ou brésilien, des cousins éloignés, à la mode de Bretagne, serait moins virulent que la souche du canal historique. Faut-il y voir, comme je l’ai entendu dire, l’effet du vent qui souffle assez régulièrement sur nos côtes et renouvelle l’air que nous respirons ? Cela me parait assez hasardeux et refléter davantage une forme de l’humour si caractéristique du breton typique, celui que l’on représente en costume local, avec ses « boutou coat » (les sabots) le « bragou braz » (vaste pantalon bouffant) le « chupenn » (gilet richement brodé) et le célèbre chapeau rond, avec ses longs rubans. Saviez-vous que les deux premiers astronautes étaient bretons ? Ils s’appelaient Coz, et Monot !
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