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Le grain de la manœuvre
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 16 mars 2021 10:41
- Écrit par Claude Séné
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Vous connaissez l’histoire. Vous êtes tranquille, pépère sur votre bateau, rentrant paisiblement au port sous un ciel sans nuages. Il vous reste seulement à faire une dernière manœuvre pour terminer votre sortie, et c’est précisément à ce moment que vous essuyez un fort coup de vent accompagné d’une averse majuscule pour vous gâcher le retour. Ce phénomène est connu des marins sous le nom de « grain de la manœuvre », mais il appartient à une grande famille, qui comprend également l’axiome de la tartine qui tombe inévitablement du côté beurré.
Il s’agit d’une illustration de la loi de Murphy, selon laquelle tout ce qui peut mal tourner tournera mal. Une loi qui semble se vérifier une nouvelle fois avec les derniers rebondissements dans la lutte contre le Covid et les déboires de la vaccination. Avant d’accuser la fatalité, le destin ou les lois de la nature, il faut reconnaître que le gouvernement et le président en ont quand même fait beaucoup pour saborder la campagne, et notamment pour faire couler à pic le vaccin Astra Zeneca, accusé de tous les maux et en rupture de stock par-dessus le marché. Le ministre de la Santé a commencé par émettre des doutes sur son efficacité, et notamment sur les personnes de plus de 60 ans, alors qu’il n’avait simplement pas été testé suffisamment sur cette tranche d’âge. Depuis, des études en vraie grandeur ont établi qu’il agissait positivement et notamment empêchait les formes graves de la maladie. Il a eu mauvaise presse auprès des soignants parce qu’il provoquait des réactions mineures, mais contrôlables par la prise de simple Doliprane. Et maintenant, il est soupçonné de provoquer des thromboses susceptibles d’entraîner des caillots de sang et des embolies pulmonaires. Dans l’état actuel des connaissances, il n’y a aucune preuve que ces cas d’embolies sont plus nombreux statistiquement chez les personnes vaccinées, ni surtout qu’il existe un lien de causalité scientifiquement établi entre ces évènements.
Emmanuel Macron a cédé à la pression et a emboîté le pas aux autres dirigeants européens en suspendant l’administration du vaccin, en contradiction avec tout ce qu’il défendait jusqu’ici, et pour probablement revenir à une autorisation avec le feu vert de l’OMS et de l’Agence européenne des médicaments. Mais ce sera trop tard, car le mal est déjà fait. Le gouvernement s’attendait à une frilosité des Français par rapport à la vaccination et a donc été surpris par la demande, ce qui s’est traduit par un démarrage poussif et une rapide pénurie de vaccin. Ce nouvel avatar va finir par rendre les Français aussi méfiants que le pouvoir le craignait, réussissant ainsi une prophétie auto réalisatrice. Il est vrai que la ré autorisation remise à jeudi prochain risque fort d’apparaître comme secondaire si, d’ici là, la décision de confiner l’île de France, ou même l’ensemble du pays, venait à être prise.
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