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CQFD
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 26 février 2021 10:40
- Écrit par Claude Séné
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Hier soir, étant dûment rentré dans mes pénates à l’heure réglementaire du couvre-feu, j’aurais pu suivre studieusement la conférence de presse gouvernementale afin de pouvoir vous faire part aujourd’hui des observations passionnantes qui n’auraient pas manqué de jaillir de cette stimulante confrontation d’idées. Au lieu de quoi, je me suis délivré un « mot de billet » d’excuse pour échapper provisoirement à la litanie déprimante des chiffres triés sur le volet pour justifier les mesures, et en l’occurrence l’absence de mesures, décidées par les sages qui nous gouvernent.
Je suis donc passé directement à la session de rattrapage délivrée par le préposé au SAV, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur les ondes de France-Inter. Et je dois reconnaître que le bougre ne se sort pas si mal de cet exercice périlleux de devoir dire tout et son contraire, avec le risque d’être démenti dans la seconde qui suit sa déclaration. Sa boussole indique toujours le nord du pouvoir, qui consiste à décréter l’infaillibilité présidentielle, et par extension celle des sous-fifres chargés de mettre en musique la partition. « Il faut prendre les mesures au bon moment », déclare-t-il, ce qui permet de changer d’avis et de stratégie lorsqu’on le souhaite, ou de faire mine d’avoir tout prévu quand les circonstances contraignent à changer de cap. Ce nouveau Pangloss qui affirme que l’état prend les meilleures décisions possible au moment le plus opportun ne peut pas être démenti puisqu’il inverse les prémisses et les conclusions. Tout est bien qui finit bien, faites-nous confiance, et tout ce qui tombe du ciel est béni. Ce qu’il faut démontrer, c’est que le gouvernement et son chef suprême ont toujours raison. Et c’est avéré parce qu’il en a décidé ainsi. Il ne reste plus aux Français qu’à suivre, tels les moutons de Panurge, et quelle que soit la destination.
La tâche du benjamin gouvernemental aura été bien facilitée par l’initiative de la mairie de Paris, qui semble vouloir mettre à l’épreuve la devise de la ville, qui flotte, mais ne coule pas, en s’embarquant dans une galère au lieu de rester tranquillement au bord du fleuve pour attendre d’y voir passer le corps de ses ennemis. Anne Hidalgo, par la voix de son premier adjoint, a proposé de reconfiner dès maintenant pour une durée de 3 semaines à un mois, afin de pouvoir ouvrir ensuite plus largement. J’ignore si la suggestion est réaliste et si elle a des chances de succès, mais elle a aussitôt focalisé les attaques de tous bords, et permis de noyer le poisson. Cette mesure sera peut-être prise par le gouvernement, comme dans la vingtaine de départements mis sous surveillance, et sera de ce fait excellente, tandis qu’elle est pour l’instant examinée avec de longues pincettes. CQFD.