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Surhumain
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 22 septembre 2020 10:36
- Écrit par Claude Séné
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Ce que le vainqueur du Tour de France 2020 a accompli pour l’emporter sur son compatriote slovène au cours d’un contre-la-montre en montagne est au sens propre « surhumain ». C’est-à-dire que sa performance ne peut pas être expliquée par ses seules qualités physiques naturelles, même si elles sont grandes, et qu’il y a nécessairement « quelque chose en plus ». Sans empiéter sur les plates-bandes de mon invitée, qui tous les dimanches, vous narre les aventures des dieux de l’Olympe, il faut bien reconnaître que les exploits réalisés par les demi-dieux du vélo ne peuvent s’expliquer sans une intervention très peu divine.
Plus qu’à l’Olympe, c’est d’ailleurs au village d’irréductibles Gaulois que cela me fait penser et à la fameuse potion magique qui permet à Astérix et ses compères de défaire régulièrement une armée romaine supérieure en nombre et en armement. Pour apprécier la performance des meilleurs grimpeurs de l’édition 2020 du Tour de France, il suffit de comparer les chronomètres des ascensions des cols les plus fréquemment gravis à différentes époques. On s’aperçoit alors que les records établis par des coureurs ayant admis s’être dopés en leur temps, comme Armstrong ou Pantani, sont largement battus par des coureurs en principe « propres ». Les inconditionnels du Tour, avec une bonne dose de mauvaise foi, prétendent que l’arrêt forcé des compétitions pour cause de COVID 19 a permis une meilleure préparation, ciblée sur la seule épreuve maintenue avec un décalage dans le temps. Mouais. Cette période d’inactivité s’est surtout traduite par une baisse de 90 % des contrôles antidopage habituels, facilitant la tâche des gourous et autres docteurs Mabuse qui émargent au budget des principales équipes.
Le Tour à peine terminé sans aucun malade parmi les coureurs et une fois les intérêts économiques préservés, on apprend qu’une perquisition dans la chambre de trois coureurs colombiens aurait mis en évidence une suspicion de l’usage d’une méthode destinée à améliorer les performances en masquant l’augmentation du taux d’hématocrite dans le sang. La chambre d’hôtel ressemblait apparemment davantage à une annexe de pharmacie qu’à un lieu de repos naturel. Le médecin personnel et le kinésithérapeute du leader de l’équipe ont été placés en garde à vue, et les coureurs entendus par l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp). Je serais d’ailleurs curieux de savoir combien de personnels médicaux suivent le tour en dehors des officiels. On ne peut qu’être encore plus admiratif de voir tous ces sportifs tellement malades et fragiles accomplir autant d’exploits malgré des traitements destinés à les protéger de toute affection et dont ils ne peuvent se passer. Et malgré tout ça, il y aurait quand même des compétiteurs qui refusent le coup de pouce donné à l’insu de leur plein gré, et qui arrivent presque à suivre les plus rapides dans les cols. Presque.