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Remaniez, il en restera toujours quelque chose
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 2 juillet 2020 10:35
- Écrit par Claude Séné
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Après le résultat des élections municipales, encore plus décevantes que prévu pour le parti présidentiel, qui n’aura pratiquement rien gagné et notamment pas des villes réputées imperdables il n’y a pas si longtemps, comme Lyon et Paris, vient le moment favori des observateurs politiques : le petit jeu des pronostics. Le président se doit de montrer qu’il a entendu le message des électeurs, même s’ils ne se sont pas déplacés en masse, à la fois par crainte du virus pour certains d’entre eux, mais aussi par manque d’intérêt pour la chose politique.
Le remaniement attendu depuis quelques mois devrait donc avoir lieu, mais son ampleur ne semble pas être totalement décidée. Emmanuel Macron aime laisser planer le doute sur ses intentions, cela lui donne l’impression d’être le chef, celui qui commande aux horloges et qui peut décider sur un caprice de dernière minute de l’avenir de tel ou tel de ses courtisans. Il lui faut choisir très rapidement s’il conserve ou non le Premier ministre, puisque l’élection à la Mairie du Havre se tient samedi prochain. Bien sûr, ce serait l’occasion de concrétiser son idée de choisir une femme à ce poste, mais les candidates éventuelles ne sont pas légion et doivent répondre, comme leurs homologues masculins, à de nombreux critères. On ne peut pas dire que jusqu’ici Emmanuel Macron ait eu la main très heureuse dans la plupart de ses choix, que ce soit avec Muriel Pénicaud, Sibeth N’Diaye ou Marlène Schiappa.
En toute logique, le président devrait faire appel à des écologistes, grands gagnants des municipales, pour intégrer le gouvernement. Encore faut-il réussir à débaucher individuellement des personnalités incontestables, prêtes à oublier le peu d’empressement du chef de l’état à la cause environnementale et les alliances de LREM avec la droite pour essayer de les faire battre. Il y a plus de probabilités de voir se renforcer la présence du Modem et d’Agir, dont le Président aura besoin à l’Assemblée après l’érosion de son groupe et la perte de la majorité absolue. Quant aux transfuges possibles en provenance de la gauche, le chef de l’état a, semble-t-il, épuisé son quota et renoncé définitivement à reconquérir un électorat qui a enfin compris que le portefeuille du président était une bonne fois pour toutes à droite. Comme d’habitude, il y aura des gagnants et des perdants au jeu des chaises musicales. Beaucoup de ministres vont être débarqués avant même que les citoyens aient eu le temps de connaître leur nom, leurs attributions et leur visage. Une seule chose est certaine, c’est qu’il y aura des têtes nouvelles, des lapins sortis du chapeau de l’illusionniste, dont on n’aura guère le temps, pour certains, de les différencier des anonymes qui les ont précédés.