Reviens, Nico !

Avouez que c’est ballot. Le président se casse l’arrière-train pour offrir aux Français une belle convention citoyenne sur le climat, et tout et tout, alors que l’environnement n’est vraiment pas sa tasse de thé, et voilà que les rares électeurs prêts à se déplacer aux municipales le prennent au mot et votent massivement dans les grandes villes pour les candidats écolos ! c’est à vous dégoûter de faire des efforts. Alors qu’il était à deux doigts de déclarer comme Nicolas Sarkozy que l’écologie, ça allait bien cinq minutes, il va peut-être devoir annoncer des mesures concrètes pour faire semblant de s’y intéresser un minimum.

Encore plus casse-pied, la pénurie de traitres, pardon de transfuges, en provenance des partis traditionnels de défense de la nature. Quand on en est réduit à nommer Élisabeth Borne ministre de la Transition écologique et solidaire, elle qui est surtout connue pour avoir regardé passer les trains, c’est qu’on manque cruellement de titulaires à ce poste et qu’on doit se contenter des remplaçants. Je veux bien que l’on puisse être ministre de la Santé sans y connaître grand-chose, ce qui s’est vérifié plusieurs fois, ou chargé des sports sans en pratiquer aucun, mais imagine-t-on un pape qui serait athée ? C’est dans des moments comme celui-là que le président de la République doit mesurer toute la solitude attachée à la fonction. Il doit se dire qu’il a eu tort de ne pas tout faire pour retenir son ancien ministre, Nicolas Hulot, dûment estampillé écolo, qui a fini par mal digérer sa dernière couleuvre et a quitté le gouvernement, sans perte, mais avec un certain fracas.

S’il n’a pas perdu son 06, j’imagine que Macron lui ferait volontiers un petit texto du style : « si tu reviens, Nico, j’annule tout ! » Qui sait, il pourrait faire d’une pierre deux coups et se débarrasser en même temps d’un Premier ministre un peu trop encombrant, qui se retrouve dans la posture du candidat reçu à la fois à Sciences Po et l’ENA, qui affecte d’hésiter et de se plaindre que la mariée soit trop belle. Je ne sais pas, la mairie du Havre, c’est joli, mais Matignon est bien sympa… Alors, Hulot premier ministre, ce serait la dernière chance de sauver le quinquennat ? encore faudrait-il que le chat échaudé morde à l’hameçon, et que les électeurs valident le mariage de la carpe et du lapin. Apparemment, les rares alliances entre le parti présidentiel et les écologistes n’ont pas été plébiscitées sur le terrain aux municipales. Emmanuel Macron va devoir se débrouiller tout seul pour faire avaler sa conversion à la fibre écologique, sans l’aide des figures historiques du mouvement. Qu’on se le dise : le quinquennat sera vert ou ne sera pas.

Commentaires  

#1 jacotte86 29-06-2020 11:33
de rage peut-être?
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