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Grosse promotion sur le melon
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 25 juin 2020 10:39
- Écrit par Claude Séné
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Le professeur Didier Raoult a donc honoré de sa présence la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion du coronavirus par les autorités. Et comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, cette audition a surtout été le prétexte à vanter ses propres mérites et ceux de son traitement à base d’hydroxychloroquine. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le professeur a une haute opinion de lui-même et qu’il entend bien que cela se sache.
Toute fausse modestie à part, il se présente comme l’un des meilleurs, sinon le meilleur infectiologue au monde, ce qui lui permet d’affirmer tout et son contraire sans se croire obligé d’apporter des preuves scientifiques à l’appui de ses convictions. Didier Raoult utilise énormément l’argument d’autorité, comme dans cet entretien télévisé donné il y a peu à David Pujadas, où il le ridiculisait en le prenant de haut et en tentant faussement de vulgariser son savoir, comme lorsqu’il s’adresse à des étudiants en médecine. Cette fois, il s’en est pris aux « blaireaux » qui défendent leur terrier et il a dénoncé sans les nommer les personnes qui ont critiqué son travail. Là où il a sans doute raison, c’est dans la description d’un système centralisé inefficace et l’impréparation et l’inorganisation concernant le programme de tests massifs qu’il aurait fallu pratiquer dès le début de l’épidémie. Les mauvaises langues souligneront qu’il était plus facile de mettre en place une campagne de tests massive à Marseille grâce aux subsides d’état généreusement affectés à son Institut, que de le réaliser à l’échelon national, mais passons.
Ce qui est gênant, c’est la confusion des rôles démontrée une fois de plus par cette audition de 3 heures à l’Assemblée nationale. Le professeur Raoult n’avait pas besoin d’une énième tribune médiatique pour soigner son égo, qu’il a visiblement surdimensionné. Il est invité partout et a même reçu la visite du président de la République au plus fort de l’épidémie. Sa réputation dans son domaine de compétence n’est plus à démontrer, malgré des déclarations parfois imprudentes sur l’évolution possible de la maladie. Il ne faudrait cependant pas tomber dans la starmania et focaliser toute l’attention sur ce sujet dans une polémique stérile pour ou contre le chercheur marseillais qui suscite les passions, faisant naître autant d’espoirs que de craintes. Jusqu’à un marchand de bougies qui a commercialisé un cierge à l’effigie du professeur marseillais, réalisant d’ailleurs un premier miracle, celui de sauver son entreprise menacée de péricliter et qui s’est ainsi sauvée en se faisant connaître. On attend avec intérêt de voir si ce personnage christique possède également, comme les anciens rois de France, le don de toucher les écrouelles.