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Liberté chérie
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 16 juin 2020 10:21
- Écrit par Claude Séné
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Si les Français ont retrouvé avec plaisir la liberté d’aller et venir à leur guise sans se soucier d’avoir un motif impérieux pour le faire, et sans subir une limitation dans la distance ou dans le temps, ils n’en restent pas moins soumis à des contraintes qui peuvent empêcher certains actes de la vie sociale, comme les rassemblements sportifs ou culturels. Cependant, l’état d’urgence sanitaire, qui vit ses dernières heures ne saurait être opposé à l’expression des citoyens, selon le Conseil d’État qui a rappelé la liberté fondamentale et le droit à manifester.
Les plus forts, ce sont quand même les policiers, qui ont deviné les intentions du Conseil avant même qu’ils les rendent publiques en se réunissant par centaines à Paris devant l’Arc de Triomphe pour protester contre les déclarations de leur ministre de l’Intérieur, et en déposant à terre leurs menottes en signe de leur indignation. Cette manif ne semble pas avoir fait l’objet d’une quelconque déclaration, pas plus que celles qui ont suivi depuis. On ne peut donc pas dire qu’elle ait été expressément autorisée ni qu’elle ait été interdite, d’ailleurs. Je ne sais pas si les manifestants avaient organisé leur propre service d’ordre, comme le font généralement les syndicats ouvriers, mais je n’ai noté aucun déploiement de forces de sécurité pour prévenir les débordements éventuels et forcer les manifestants à se conformer aux instructions des autorités. Par contre, les manifestations organisées pour protester contre les violences policières ou le racisme, en soutien à George Floyd aux États-Unis, ou pour demander justice pour Adama Traoré en France, ont été soigneusement encadrées, selon le principe que tout ce qui n’est pas expressément autorisé est interdit. Les manifestants ont été « nassés », c’est-à-dire qu’ils ont dû rester sur place, à République, sans pouvoir se déplacer comme prévu.
C’est pourtant simple. Selon le pouvoir, les manifestations sont autorisées, puisque le Conseil d’État les a légalisées, mais à condition de ne pas dépasser 10 personnes. D’ailleurs, en marge de la manif contre le racisme et les violences policières, des militants de Génération identitaire, un mouvement d’extrême-droite, ont pu en toute impunité déployer une banderole en haut d’un immeuble pour dénoncer un soi-disant racisme anti-blanc. Ils n’étaient qu’une poignée. Aucune garde à vue, pas même un sermon sur la mise en danger de leur vie en montant sur les toits. Juste quelques selfies goguenards dans le panier à salade qui leur a évité les représailles d’une foule provoquée stupidement. Pas de clémence en revanche pour les 21 gardés à vue sur la trentaine de manifestants antiracistes interpelés samedi. Décidément, le retour à la normale est bien enclenché, et le monde d’après ressemble furieusement au monde d’avant, avec ses premiers de cordée et ses « misérables ».
Commentaires
Oui, sur une brève période, mais rapidement l'espoir renaît, et les illusions réapparaissent, à nous de faire que chaque désillusion renforce notre capacité à créer le monde de demain, celui qui pourrait rendre à l'homme toute sa grandeur.