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Le club des aînés
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 15 avril 2020 10:40
- Écrit par Claude Séné
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Je ne me sens pas du tout appartenir à cette espèce de coterie qui ne se trouverait réunie que par une notion d’âge. Pas plus que j’ai ressenti le besoin de participer à des repas générationnels comme ceux que l’on organisait dans certaines communes rurales, du temps où tout le monde se connaissait et que les jeunes gens faisaient le fameux service militaire, en compagnie des garçons de « leur classe », je n’ai été tenté de m’inscrire aux repas des « anciens », comme on les appelle parfois.
J’ai donc sursauté en entendant le président de la République évoquer une possible reconduction du confinement pour les personnes âgées, sans limites de temps annoncées, autant dire jusqu’à ce que mort s’ensuive, ce qui est une autre façon de régler le problème. De même que certains médecins se font fort de vous permettre de mourir guéri, protéger à tout prix un ersatz d’existence dénuée du moindre intérêt est peut-être imaginable sur un plan statistique, mais témoigne d’un mépris scandaleux des individus concernés dont l’avis, une fois de plus, semble considéré comme quantité négligeable. Naturellement, le discours officiel mettra l’accent sur la protection des personnes âgées, particulièrement vulnérables aux effets du virus, quand l’honnêteté la plus élémentaire commanderait de reconnaître qu’il est plus facile de confiner des inactifs, qui ne contribuent plus à la création de richesse, quand par ailleurs la réouverture des établissements scolaires va faire inévitablement prendre de sérieux risques de recrudescence de l’épidémie.
Si une telle mesure liée à l’âge devait être prise, elle apparaitrait nécessairement comme discriminatoire et prêterait le flanc à des critiques sur sa constitutionnalité. D’un point de vue pratique, encore faudrait-il déterminer à quel âge on est considéré comme vieux. Jusques à quand peut-on sortir de chez soi, ou recevoir des visites, en prenant les précautions d’usage, sans être vu comme un danger public, pour soi-même ou pour les autres. En se basant sur les études statistiques des patients atteints par le covid 19, certains médecins avancent le seuil de 50 ans pour les hommes et de 60 ans pour les femmes, comme l’âge à partir duquel les complications sont plus fréquentes et plus graves. Cela représente beaucoup de gens, dont certains sont encore au travail, quand ils ne sont pas mis au chômage forcé. Et parmi la population concernée, outre plusieurs ministres, on trouvera la propre femme du président, qui vient de fêter ses 67 printemps. On imagine mal Emmanuel Macron intimer l’ordre à « Maman » de rester à la maison pendant qu’il fera le jeune homme en paradant dans les rencontres internationales. Il faut pourtant qu’il réalise que les personnes dites âgées jouent encore un rôle dans notre société, et que parfois, de plus jeunes tels que lui, auraient grand avantage à les consulter.