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Le monde est mondial
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 31 mars 2020 10:59
- Écrit par Claude Séné
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Après la Chine, l’Italie, L’Espagne ou la France, pour ne citer que les pays les plus emblématiques pour nous, voici donc le tour des États-Unis d’être touchés de plein fouet par l’épidémie, notamment à New York et en Californie, où la maladie prend des proportions apocalyptiques même pour une superpuissance comme les USA. Au point que le Président Trump a été contraint d’effectuer un virage à 180 degrés dans ses discours officiels pour tenter de se donner encore et toujours le beau rôle. Après avoir minimisé la crise au point de l’avoir même carrément niée au début, le voilà contraint de la reconnaître.
Avec une mauvaise foi désarmante, il affirme que limiter le nombre de morts à 100 000 serait une grande victoire dont « on », comprenez sa personne, pourrait se glorifier, alors qu’il y a peu il affirmait que cette grippette était sur le point de s’arrêter spontanément et que les familles pourraient fêter Pâques en toute quiétude. Évidemment, avoir un tel repoussoir, un tel épouvantail dans notre voisinage pourrait nous faire adopter la célèbre formule de Talleyrand : « quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console », mais dans cette crise mondiale, le malheur des uns fait le malheur des autres. Si Donald Trump a fait volontairement l’impasse sur les conséquences sanitaires de l’épidémie, sacrifiant de nombreux Américains sur l’autel de la santé économique sur laquelle il se fonde pour espérer sa réélection, on ne peut pas en tirer la moindre consolation. L’équilibre mondial est un élément indispensable pour surmonter cette épreuve et éviter le retour de flamme de l’épidémie. Les Chinois, premiers touchés, font tout pour ne pas s’exposer à une rechute. C’est leur intérêt, mais c’est aussi le nôtre.
C’est pourquoi il est désolant de constater que, pas plus que nous, Français, n’avons pas su tirer parti du décalage de notre épidémie avec celle des Italiens, des Coréens ou des Chinois, ni Donald Trump, ni Boris Johnson, ni Jaïr Bolsonaro, n’auront profité du délai supplémentaire qui leur était accordé pour prendre les mesures qui s’imposent. Et il s’agit là de pays développés, disposant de ressources importantes. Que dire des pays moins riches, Africains ou autres, dont les infrastructures sont beaucoup plus précaires ? Quand on voit comment nos défenses ont été mises à mal en quelques semaines, on ne peut que s’inquiéter d’une mise en cause durable de la sécurité sanitaire de la planète. Quand les maladies avaient pour nom SRAS ou Ébola, Dengue ou Chickungunya, et qu’elles ne touchaient que des pays pauvres, le monde développé s’en accommodait. Désormais, le bateau est mondial, et s’il coule, nous coulerons avec lui.
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