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Prise de tête
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 29 mars 2020 10:47
- Écrit par L'invitée du dimanche
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29 mars… 13e jour de confinement et comme dirait un de mes humoristes préférés « oh ça va être long… »
La chape d’angoisse et de peur que distillent jour après jour tous les médias qui ouvrent leur journal : édition spéciale Corona virus… nous paralyse et nous obscurcit l’esprit au point que nous ne pouvons avoir le réflexe de tourner le bouton de radio ou de télé. On veut savoir.
Les chiffres alarmants, les constats « sans polémique » de mauvaise organisation de notre système de santé, l’extrême fatigue des personnels en première ligne de la contagion, on sait tout cela, mais on est à l’affût aussi de la moindre information qui pourrait nous apporter un peu d’optimisme, alors on reste à l’écoute et on en prend plein la tête !
J’ai jeté sur un papier les mots clés que cette situation exceptionnelle pouvait inspirer (qui serviront à un futur dictionnaire du parfait confiné.)
Commençons par les plus positifs.
Solidarité, elle est immense dans les quartiers, dans le voisinage ou l’entraide se met spontanément en place, aussi bien de la part des associations qui font preuve d’imagination que des particuliers vers les plus isolés et les plus démunis, faibles, ou que des entreprises qui modifient leur programme pour fabriquer masques, respirateurs qui manquent cruellement, toute une chaîne de travailleurs souvent anonymes, postiers, éboueurs, livreurs, mal protégés, qui continuent à assurer pour que la vie reste supportable… des animateurs et techniciens de radio, ou de télévision toujours à leur poste pour garder le lien avec le monde.
Créativité et générosité des artistes, qui font en ligne ou à la radio des concerts, des festivals en chambre, pour éclairer un peu les journées qui n’en finissent plus.
Compassion pour tous les confinés dans des situations difficiles et dangereuses, pensionnaires des EHPAD, mais aussi x personnes incarcérées dans des prisons inadaptées à la situation.
Bêtise, de ceux qui refusent d’héberger les infirmières près de leur lieu de travail par peur d’être contaminés, de ceux qui ne respectent pas les mesures de confinement faisant courir des risques à leur entourage proche ou non, ou de la part du bulletin météo qui vante la qualité de la neige !
Solitude et vacuité du temps, pour tous ceux confinés seuls, que la solidarité n’a pas atteints et qui souvent n’osent rien demander, se plongeant petit à petit dans une désocialisation qu’il sera difficile de briser après.
Égoïsme et nombrilisme, non seulement individuels, mais aussi collectifs, le reste des problèmes mondiaux, guerres, migrations, exils autant de sujets qui ont disparu des radars et pourtant… on a du mal à imaginer la situation du million de Syriens aux portes de la Turquie, confinés dans des conditions qui n’ont rien à voir avec celles qu’on nous impose par sécurité, démunis totalement de moyens de santé, on s’attend à ce que l’épidémie fasse des ravages intolérables dans leurs rangs.
Peur, viscérale, de la maladie, de la mort, celle des autres et de la nôtre qui se rappelle à nous chaque matin, et aussi peur de l’après, que les libertés et les droits rognés ne deviennent pérennes !
Téléphone pour finir, cette invention irremplaçable qui nous permet de garder le lien, pour nous rappeler que nous faisons partie de la grande communauté des humains.
L’invitée du dimanche