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Relativité
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 28 mars 2020 10:34
- Écrit par Claude Séné
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Si Albert Einstein revenait parmi nous ces jours-ci, peut-être serait-il tenté d’élaborer une nouvelle théorie de la relativité, non plus restreinte cette fois, mais confinée. La propagation foudroyante du covid-19 a fait passer au second plan toutes les autres préoccupations, qui ne manqueront pas de se manifester de nouveau dès que l’épidémie aura baissé d’intensité. Tenez ! j’ai la triste habitude de râler deux fois par an depuis 1973 à cause du changement d’heure qui chamboule mes petites habitudes. Cette année, j’ai failli louper la date du passage à l’heure d’été, c’est vous dire !
Oui, à 2 heures du matin la nuit prochaine, il sera déjà officiellement 3 heures. C’est-à-dire qu’on nous aura encore carotté une heure, celle qu’on nous avait octroyée généreusement dans la nuit du 26 au 27 octobre 2019. Sauf que des heures dont on ne sait pas toujours quoi faire, les Français en ont plein en ce moment. Alors, une de plus, une de moins… sauf pour ceux qui ont le « droit » de travailler jusqu’à 60 heures par semaine, sans compter le droit de la fermer si ça ne leur plait pas. Selon les spécialistes, l’heure en moins risque de se traduire par un délitement de l’organisation temporelle, déjà mise à mal par le confinement, surtout pour les enfants et les personnes âgées. Quant aux « actifs », mis au repos forcé, ils pourraient se laisser aller à la consommation excessive de produits dérivatifs, légaux ou non. Nécessité faisant loi, et les déplacements interfrontaliers étant limités, le marché parallèle des drogues, dures et douces, pourrait se tarir rapidement. Un sevrage forcé augmenterait alors les risques de délinquance, certains consommateurs devenant presque fous du fait du manque.
Autre bénéfice collatéral inattendu, dû au ralentissement général de l’activité, c’est un recul de la pollution atmosphérique au-dessus des centres industriels et des grandes métropoles. Une preuve vivante qu’une autre politique de l’environnement est possible et que des mesures drastiques amènent des résultats visibles et immédiats. On a pu le constater sur des photos aériennes dans la province chinoise d’où est partie l’épidémie, et également sur les diagrammes d’Airparif mesurant le taux de particules fines dans la région parisienne ces jours derniers. Par ailleurs, les riverains des zones aéroportuaires se félicitent de pouvoir à nouveau ouvrir leurs fenêtres, se parler sans être obligés de monter le ton ou d’attendre la fin du décollage en cours pour un répit de quelques minutes, et retrouver le chant des oiseaux dont ils avaient oublié l’agrément. Cela suffira-t-il à prendre son mal en patience ? Il va être long, ce printemps, il va être long…