Monomanie

Après une coronanuit de sommeil haché, j’attaque une nouvelle coronajournée avec la rédaction de mon coronabillet du jour. De quoi vais-je bien pouvoir parler ? Je crois bien que, comme tout le monde, je me suis interrogé sous toutes les coutures, en long, en large, en travers et même en profondeur sur la crise sanitaire et malgré tous mes efforts, je peine à trouver une nouvelle qui ne soit pas reliée de près ou de loin à ce maudit covid-19. Quand je pense qu’il n’y a pas si longtemps, je me plaignais qu’un clou chasse trop rapidement l’autre dans le flux ininterrompu de l’actualité !

On compare un peu abusivement la situation sanitaire à une guerre, mais on n’entend plus parler de la véritable guerre, celle qui oppose le dictateur syrien soutenu par Wladimir Poutine à ce qu’il reste de son peuple dans l’opposition. La situation dramatique des réfugiés qui tentent d’échapper à leurs conditions de survie misérable est passée au second plan. La répression des rebelles kurdes par le président turc Erdogan ne s’est pas à ma connaissance interrompue, et les sanctions américaines contre l’Iran ne connaissent pas de trêve humanitaire, malgré l’infection qui touche sévèrement la République islamique. Tous les problèmes qui secouaient la planète n’ont pas disparu comme d’un coup de baguette magique et ne manqueront pas de resurgir à un moment ou à un autre.

Rappelons-nous qu’il y a peu nous opposions les questions de fin du monde dues au désastre écologique qui se profile, aux questions de fin du mois qui préoccupent la plupart des gens, surtout les 30 derniers jours. Si la fin du monde n’est pas pour tout de suite, il se pourrait que la pandémie touche suffisamment de pays et même de continents pour signifier la fin d’un monde. Le monde qui disparait, c’est celui d’une communauté d’états indépendants, comme on a nommé la coalition qui a succédé à la pulvérisation de l’Union soviétique. Une construction éphémère précédant la dislocation complète de l’Empire. Nous savions déjà que les économies nationales étaient interdépendantes et qu’un battement d’aile de papillon à la bourse de Tokyo ou de Hong-kong pouvait déclencher un krach à Londres ou à New York. Dorénavant, il faudra en tirer les conclusions en assurant son autarcie stratégique sur tous les produits de première nécessité.

Si au moins on en profitait pour régler des problèmes anciens, comme la revalorisation de certaines professions, au lieu de procéder par un système de primes « au mérite », qui seraient presque une insulte quand elles sont octroyées arbitrairement alors que ce ne serait que justice et rétablissement d’une reconnaissance du travail accompli, bien avant la crise.

Commentaires  

#3 Isabelle 26-03-2020 14:37
Je suis d'accord avec Lalou. Une fable ou un conte, please!
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#2 GUIBERT 26-03-2020 11:15
Jacotte, tu trouveras bien un moyen de le dire autrement, par une fable peut-être?
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#1 jacotte86 26-03-2020 10:54
que vat-il me rester pour mon billet dimanche?
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