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Poutine Supertsar
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 12 mars 2020 10:33
- Écrit par Claude Séné
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Euh ! tu veux dire Superstar, chroniqueur matutinal ? Oui, c’est ça. Enfin, c’est ça aussi. C’est les deux, en fait. Wladimir Poutine exerce un pouvoir sans partage, et sans pitié, à la manière d’un Ivan le Terrible, mais en plus, il faut lui reconnaître une habileté manœuvrière qui lui permet d’occuper une place bien au-dessus de ses moyens réels sur la scène internationale. Car le temps est déjà loin où la Russie dirigeait une constellation de républiques « sœurs » qui lui permettaient de parler d’égale à égale avec l’autre grande puissance mondiale que constituent toujours les États-Unis d’Amérique.
À la différence de son éternel rival américain, le pouvoir russe fait preuve d’une remarquable stabilité, pour dire les choses aimablement. Depuis 20 ans, Wladimir a vu passer Bill Clinton, Georges Bush fils, Barack Obama et Donald Trump. Il a déjà contourné la limitation constitutionnelle du nombre de mandats présidentiels en se livrant à de petits arrangements avec son ami Medvedev, mais les meilleures choses ayant une fin, il serait supposé lâcher le pouvoir en 2024. À moins que ! à moins que la Douma ne décide « spontanément » de modifier la règle qui interdit de faire plus de deux mandats consécutifs. Ce qui permettra à Poutine de se représenter deux nouvelles fois en toute « légalité » et de régner jusqu’en 2036. Il aura alors 84 ans et cela lui laisse largement le temps de trouver un autre stratagème pour se maintenir si le Dieu des Russes lui prête vie. Il a peu à craindre d’une opposition où les têtes qui dépassent, même très peu, sont immédiatement coupées.
Sur le plan extérieur, les choses sont moins faciles. Après tout, la Russie ne représente que la 11e économie mondiale, loin derrière les États-Unis, qui ne sont vraiment concurrencés que par la Chine. Le PIB russe est équivalent à celui de la Corée du Sud et bien inférieur à celui de l’Italie par exemple. En termes de population, ce n’est pas mieux puisque la Russie pointe au 9e rang et surtout perd régulièrement des habitants depuis 20 ans. Malgré la modestie de ces classements, l’influence de la Russie dans sa zone géographique reste prépondérante. Poutine ne s’est pas gêné pour annexer la Crimée ou pour fomenter une rébellion chez le voisin ukrainien dans la région du Donbass. Il mène également le jeu dans le conflit syrien, où il a maintenu le dictateur en état de survie artificielle, grâce à un soutien armé à Bachar el-Asad, qui est désormais en passe de recouvrer la presque totalité de son territoire. Poutine et Erdogan semblent vouloir conclure un accord sur le dos des derniers rebelles syriens, chacun y trouvant son compte. L’homme fort reste Wladimir Poutine, grâce à la faiblesse des démocraties.