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Bouillon de culture
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 11 mars 2020 10:44
- Écrit par Claude Séné
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Quand Bernard Pivot lançait cette émission de télévision le 12 janvier 1991, il était sans doute loin de s’imaginer que son titre allait devenir prophétique. C’est en effet le ministère de la Culture qui est apparemment le siège de toutes les inquiétudes sur la propagation de l’épidémie du covid 19 jusqu’au sommet de l’état. Des craintes non dénuées de fondement puisque le ministre en personne, Franck Riester, a été diagnostiqué positif au test spécifique développé à cet effet. On imagine sans peine la désorganisation du gouvernement en cas de contamination générale par l’intermédiaire du conseil des ministres.
Par chance, il semblerait que ce soit un cas relativement isolé, puisque deux autres ministres, qui présentaient des symptômes susceptibles de correspondre à l’affection, le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, et la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, ont été testés négativement. Par contre, le directeur du cabinet d’Emmanuel Macron, au nom imprononçable, Patrick Strzoda, reste confiné chez lui, officiellement par mesure de précaution. Et nous n’en sommes qu’au début de l’épidémie, selon les propres termes du Président de la République, il suffit d’observer la situation chez nos voisins italiens pour imaginer que les choses peuvent grandement s’empirer, en croisant les doigts pour que notre système de santé résiste mieux que le leur à la maladie. Le ministre de la Culture aurait été contaminé au cours des débats à l’Assemblée nationale sur le projet de loi qu’il défendait. Cinq députés et deux employés sont eux-mêmes atteints par le coronavirus. Même si l’hémicycle reste en deçà de la barre fatidique des 1 000 personnes, la concentration de malades potentiels pourrait amener à interrompre ses travaux ou à les aménager.
Inévitablement, la question va se poser des mesures éventuellement coercitives pour éviter une contamination galopante. Je doute que le virus soit intimidé par les beaux schémas du ministre de la Santé qui veut accréditer l’idée que la situation est sous contrôle, alors que tous les experts sérieux affirment que personne n’en sait rien et qu’il faut se préparer au pire en espérant qu’il ne se produise pas. On se souvient encore de la crise de la vache folle et de la façon radicale dont on a pu juguler l’épizootie : abattage systématique du troupeau auquel appartenait le bovin suspect et désinfection et désaffectation momentanée des locaux incriminés, sans compter les équipements spéciaux, le lavage des bottes, etc. Il est manifestement difficile de transposer ces procédures au genre humain, mais l’exemple chinois et la façon dont un régime autoritaire a tenté de régler le problème indique bien qu’il sera difficile de maintenir les libertés individuelles et notamment celle de circuler, jusqu’au retour à la normale. Bon ! maintenant que je vous ai bien plombé votre journée, vous pouvez retourner vaquer à vos occupations habituelles.