Histoires belges

Vous savez, ce sont ces histoires dont les Belges eux-mêmes se moquent en disant que ce sont les seules que les Français arrivent à comprendre tellement nous serions stupides. En gros, si l’on suit Coluche, les Belges seraient des Suisses qui s’ignorent. Et vice-versa. Mais par ces temps de politiquement correct, il n’est plus de bon ton de se moquer de ses voisins, ni des blondes, et encore moins de têtes de Turc, mais là le sujet est trop important pour s’en tirer avec une pirouette.

Une première raison de parler de la Belgique n’est pas à mettre au crédit de nos cousins d’outre-Quiévrain. Eux qui nous ont apporté tant de talents dont nous aurions aimé qu’ils soient nos compatriotes, ont aussi parfois un sens de l’humour que nous ne souhaiterions pas partager. Ainsi, pour Carnaval mettre en scène des figurants déguisés en nazis sur des chars ornés de décors évoquant furieusement les cheminées de fours crématoires ne m’a pas paru d’un goût exquis. Autant par la parole, il est parfois possible de faire ressentir un second degré, autant une image telle que celle-ci peut difficilement être interprétée comme une plaisanterie. Pour être juste, les Belges n’ont pas eu le monopole de la fausse blague réellement antisémite, les habitants d’une petite ville espagnole leur ont emboité le pas sans même se donner l’alibi d’une parodie humoristique.

Mais la Belgique est aussi à l’honneur pour compter parmi les siens un petit garçon extrêmement précoce, puisqu’il aurait un quotient intellectuel de 145, juste derrière Albert Einstein ou Stephen Hawking. Scolarisé à 4 ans en sachant déjà lire, il a passé son bac à 8 ans et poursuit des études supérieures. Il a actuellement 10 ans et envisage de prendre une année sabbatique. Il était invité sur la 5 dans une émission de divertissement, où je l’ai donc aperçu, en compagnie de son père. Officiellement, les parents ne l’ont absolument pas « poussé », bien au contraire, et il parait heureux de vivre et apparemment « normal ». Souhaitons-le-lui. Comme psychologue scolaire, j’ai parfois rencontré des enfants considérés comme « surdoués », dont un dont la maman était venue me voir pour un passage anticipé en CP, avec son deuxième enfant. Pendant tout l’entretien, et sans en prendre le moins du monde conscience, cette maman n’a pas cessé de lui rabâcher les couleurs des crayons mis à sa disposition, tout en insistant sur le fait qu’elle ne faisait aucun forcing scolaire. Après ce genre d’expérience, je m’interroge sur le destin des enfants en question, dont la réussite scolaire n’est pas toujours acquise malgré leurs bonnes dispositions, et la vie parfois difficile qui les attend.