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Retraites de Russie
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 11 décembre 2019 11:10
- Écrit par Claude Séné
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Si certains d’entre vous commencent à ressentir durement les effets d’un mouvement social qui désorganise notamment les transports et les écoles, mouvement qui aurait été parfaitement évitable sans l’entêtement du pouvoir à maintenir un projet manifestement mal ficelé et rejeté par la majorité des Français, je tiens à les rassurer : leurs difficultés n’ont nullement coupé l’appétit du Président Macron ni même entamé sa bonne humeur. Pendant que la valetaille République en marche et le superintendant Édouard Philippe s’attellent à la tâche impossible d’expliquer une réforme incompréhensible, le nouveau Bonaparte recevait le nouveau Tsar de toute la Russie.
Et il s’est même permis de faire de l’humour pour ne pas répondre à la question d’un journaliste sur la situation en France en feignant de croire que le sujet était celui des retraites en Russie. Sujet intéressant à plus d’un titre en effet, puisqu’il a vu une des rares reculades du maître absolu du Kremlin, contraint de concéder quelques allègements sur sa réforme, après des manifestations populaires et l’effritement de sa cote de popularité. Voilà qui devrait faire réfléchir Macron. Si même Wladimir Poutine est obligé de mettre de l’eau dans sa vodka pour tenir compte de l’opinion publique, c’est quand même un avertissement à prendre au sérieux.
Napoléon aussi s’était cru capable d’avaler tout cru l’immense territoire russe. Grisé par ses succès, confiant en sa bonne étoile, persuadé de son infaillibilité, il s’est lancé dans une fuite en avant suicidaire, ne s’arrêtant qu’une fois Moscou occupée. Le nouveau petit caporal, fort des diktats imposés aux partenaires sociaux dont il rêve de faire ses vassaux, a cru pouvoir imposer sa nouvelle lubie à la hussarde, à marches forcées. Il a désormais dépassé le point de non-retour, celui où il aurait pu renoncer sans perdre la face, ou reporter un projet dont seul son orgueil justifie l’existence. Au lieu de quoi il a réussi à remettre en selle la cavalerie cégétiste, pourtant mal en point ces derniers temps et il a paralysé le corps des sapeurs de la CFDT, pourtant prêts à l’aider souterrainement.
La grande armée LREM, qui a déjà subi quelques défections, va être confrontée au général Hiver des municipales. Le conflit social, qui risque de durer, constitue l’équivalent de la politique de la terre brûlée, et peut déboucher sur une Bérézina. Mais gagnant ou perdant de ce que l’Élysée appelle « la mère de toutes les batailles », le pouvoir devra payer l’addition électorale au bout du bout, ce qui ne serait que justice. Pendant tout le processus de la retraite de Russie, les troupes napoléoniennes ont fait les frais de la mégalomanie de leur chef, mangeant d’abord leurs chevaux, puis parfois leurs propres frères d’armes, et dans quelques cas, se dévorant eux-mêmes faute de mieux. Une histoire à méditer.
Commentaires
J'ai bien peur d'être obligée de réserver les tourelles à mes frais...Edouard vit ses dernières heures de chez de gouvernement je pense...