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Obscène
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 22 mai 2019 11:13
- Écrit par Claude Séné
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Contre toute attente, la Cour d’appel de Paris a validé le recours déposé par les parents de Vincent Lambert pour sursoir à la décision d’arrêter les soins palliatifs qui le maintiennent encore dans une vie végétative après 11 années pendant lesquelles sa famille n’a cessé de se déchirer. Il faudra donc attendre encore au minimum 6 mois pour connaître l’avis du comité de l’ONU, saisi d’une demande au nom des droits des personnes handicapées, ce qui n’est pas le cas de Vincent Lambert, jusqu’à présent. Voilà qui devrait satisfaire la hiérarchie catholique qui voyait de la « précipitation » dans la démarche.
Je ne mets pas en doute le chagrin des parents de Vincent Lambert, qui n’arrivent pas à se résoudre à accepter le diagnostic médical constant de praticiens, croyants ou non, qui constatent unanimement que l’état du patient est malheureusement irréversible et considèrent que son maintien en vie relève d’une « obstination déraisonnable ». Cela ne leur donne pas le droit de traiter la terre entière de nazis et d’assassins, sous prétexte qu’elle ne partage pas leur point de vue, largement influencé par des convictions personnelles et militantes. On peut toutefois les comprendre, sans les approuver pour autant. Il n’y a pas de bonne réponse à cette question, dans la mesure où des légitimités contradictoires sont en jeu, et les positions inconciliables. C’est bien pour cette raison que la justice doit trancher. C’est ce qu’elle fait, avec un arsenal législatif imparfait, mais qui a le mérite d’exister.
Je trouve par contre inqualifiable l’attitude des avocats des parents de Vincent Lambert qui ont accueilli la décision de la Cour d’appel comme une victoire sportive, allant même jusqu’à parler de « remontada » comme s’il s’agissait d’un match de football. C’est dire combien, pour eux, Vincent Lambert a cessé d’être un être humain, sujet de ses émotions et de sa vie, pour devenir un simple objet, enjeu de lutte de pouvoir et d’influence. Une sorte de punchingball que l’on utilise pour faire progresser ses idées, sans se soucier ni des uns ni des autres, et surtout pas du ballon. C’est cette attitude que je qualifierai d’obscène, car elle ne respecte pas la décence la plus élémentaire et la prise en compte que l’on doit à l’ensemble des proches de Vincent Lambert, qui ont des appréciations diverses de la situation, mais ont tous droit à la considération légitime de leur peine. Et que dire des vautours politiques qui se sont empressés de se saisir d’une question dont ils se moquaient éperdument jusqu’à ce que se rapproche l’échéance électorale et la perspective de grappiller quelques voix dans l’électorat intégriste ? Suivez mon regard et vous ne serez pas loin du Rassemblement national.