Mille milliards !

Mille milliards de dollars ? Mille milliards de mille sabords ? Vous n’y êtes pas. Mille milliards d’euros, pas moins, tel est le budget que souhaite consacrer la République en marche pour mettre en place la transition écologique. Attention, pas toute seule, hein ! avec ses alliés européens, dans un futur groupe dont on ignore à peu près totalement les contours, et à condition que ses futurs membres se mettent d’accord, ce qui est encore loin d’être fait. Déjà que l’on ne connaissait pas le programme de la liste du président, il faudra attendre encore pour connaitre ses futurs alliés au niveau européen.

En pratique, on ne sera fixé qu’après le scrutin, quand les députés européens formeront les groupes parlementaires. Logiquement, la REM devrait s’inscrire dans le groupe libéral ALDE (alliance des libéraux et démocrates européens) auquel appartient le Modem, mais il est infréquentable depuis que l’on sait qu’il est financé par Google, Uber, Microsoft et Bayer. Ce serait surréaliste de demander à Bayer, fabricant du Monsanto, de payer pour l’interdiction du glyphosate. Les élus de LREM n’auront pourtant guère le choix. Le projet de Macron de refaire le coup de la nouveauté à l’échelle européenne a visiblement fait long feu. Même en raclant les fonds de tiroirs et en passant des accords tous azimuts avec tous ceux qui le voudront, Macron sera très loin de la majorité européenne. Sur les 750 députés, il peut en espérer au mieux une centaine.

Et encore ! il faudra pour cela que la campagne catastrophique de sa candidate en France décolle enfin. On attend toujours, pour reprendre un jeu de mots facile, que Loizeau sorte du nid pour prendre son envol. Avec le charisme d’une huître, révérence gardée pour ce délicieux mollusque bivalve, la partie s’annonce difficile, d’autant que l’apprentie candidate multiplie les bourdes et les gaffes. La dernière en date a consisté à reprendre l’expression allemande désignant la guerre éclair des troupes nazies, « blitzkrieg », à l’œuvre en Pologne, en France ou ailleurs, pendant la Seconde Guerre mondiale. Et la candidate n’a pas dit son dernier mot. Après le coup de la liste d’extrême droite pendant ses études à Science-Po, la défense des Polonais sur leur droit à refuser le mariage gay ou sa remarque bêtement raciste sur la sensation d’être une romanichelle à l’ENA, on s’attend à tout et n’importe quoi, et l’on a peu de chance d’être déçu. La seule et unique solution, adoptée par le pouvoir, c’est de parler à sa place, pour tenter d’éviter l’humiliation suprême, celle d’être devancé par le Rassemblement national, qui a su mettre en avant un candidat beaucoup plus habile, et qui fait peu de fautes.