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Parcours du combattant
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 11 avril 2019 10:24
- Écrit par Claude Séné
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Bien que j’aie échappé à la 2e guerre mondiale qui était presque terminée quand je suis né, puis aux guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie, car j’étais encore trop jeune, que je n’ai pas effectué le service militaire grâce à ma vue basse (je vous interdis les commentaires sur mon air, quoi que vous en pensiez), j’ai quand même quelques notions sur le fameux parcours du combattant, destiné à entretenir la forme physique des troupes à défaut du moral. Comme chacun le sait, ce parcours, long et difficile, est émaillé d’épreuves de nature à décourager les meilleures volontés.
Le référendum d’initiative partagée, créé en 2008 et brandi par les démocrates sincères qui nous gouvernent comme antidote contre le RIC réclamé par les gilets jaunes, fait partie de ces institutions mises en place à des fins purement décoratives, destinées à ne jamais sortir de leur bel écrin pour trouver une concrétisation. Un peu comme la devise nationale, liberté, égalité, fraternité, qu’on accroche une fois pour toutes et qu’on se garde bien de mettre en application. La majorité a donc accueilli avec stupéfaction et incrédulité la demande déposée par 218 parlementaires de poser la question aux Français sur l’opportunité de brader la gestion des aéroports de Paris au secteur privé. L’hégémonie du parti présidentiel est telle qu’il paraissait hautement improbable qu’un cinquième des députés et des sénateurs parvienne à se mettre d’accord sur cette démarche. Il faut croire que l’exécutif craint comme la peste de consulter les électeurs sur ce point, ou sur n’importe quel autre qu’il n’aurait pas verrouillé par avance, car le ban et l’arrière-ban du gouvernement ont été mobilisés, y compris Marlène Schiappa dont on ne voit pas bien ce que la consultation enlèverait à la cause de l’égalité entre hommes et femmes.
T’as peur de quoi ? Tu as une Volkswagen ! dirait un publicitaire. Si une virgule a été mal placée dans l’intitulé de la question, le Conseil Constitutionnel peut encore stopper net le processus dans un délai d’un mois. Il faudra ensuite que 10 % des électeurs inscrits au moins, soit environ 4 millions et demi de citoyens, signent une pétition pour soutenir le projet de loi soumis éventuellement au référendum. Ils auront 9 mois pour accoucher d’un texte. Et ce n’est qu’après ce délai que la loi serait soumise à référendum, à condition qu’elle ne soit pas examinée dans un délai de 6 mois par l’Assemblée et le Sénat, comme une loi ordinaire, et donc repoussée, en l’état actuel de la représentation nationale. L’ensemble du processus peut prendre jusqu’à un an et demi, pour un résultat connu à l’avance, et après cela, on vient nous bassiner avec des consultations citoyennes et des pseudo-débats, alors que tout est cadenassé pour que rien ne change, sur le fond.