Soyons vigilants

Pratiquement pas une semaine sans que nous soyons appelés à faire preuve de la plus grande vigilance concernant des phénomènes météorologiques. Les derniers en date, c’est la formation de neige en basse altitude qui a surpris de nombreux automobilistes dans le Massif central ou les pluies abondantes qui sont tombées dans le sud de la France. Mais la liste ne s’arrête pas là. Nous sommes également alertés régulièrement par les services de Météo France sur les risques d’orages violents, de grêle, de verglas ou de neige, de crues et d’inondations, de fortes vagues et de submersion, j’en oublie probablement.

Un inventaire à la Prévert qui rappelle la formule de Pierre Dac selon lequel, « quand durant tout un jour il est tombé de la pluie, de la neige, de la grêle et du verglas, on est tranquille. Parce que, à part ça, qu’est-ce que vous voulez qu’il tombe ? … Oui, je sais, mais enfin, c’est rare… » Ce qui me frappe, c’est l’effet de surprise qui marque les esprits. Malgré les appels des autorités à la prudence, la plupart des personnes concernées sont stupéfaites de l’ampleur des phénomènes et de leurs conséquences. Lors des micros-trottoirs réalisés après coup, la formule qui revient le plus souvent, comme une antienne, c’est : « je n’ai jamais vu ça de ma vie ». Ce qui explique que les personnes victimes des intempéries n’ont souvent pas pris les mesures de précaution les plus élémentaires. Oui, bien sûr, la météo avait prévenu, mais on n’y a pas cru, ou l’on a minimisé les effets, on ne s’est pas rendu compte des conséquences probables. À leur décharge, les bulletins d’information sont souvent très vagues sur la localisation précise des perturbations, et les autorités se contentent pour la plupart de recommandations assez générales.

Évidemment, il existe un code de couleur pour alerter sur la dangerosité, mais il est limité. Ce n’est que très récemment que l’alerte rouge est déclenchée de façon un peu plus fréquente et les gens ne savent pas forcément comment se comporter en pareil cas. Dans les régions les plus exposées, les réactions de la population sont souvent de s’en prendre aux pouvoirs publics, qui parfois n’en peuvent mais, comme s’ils étaient responsables de tous les maux qui s’abattent sur eux, telles les dix plaies d’Égypte, ou la misère sur le bas-clergé breton. (Était-ce bien la misère ?) Pour une fois, c’est peut-être injuste. Cependant, que ces dérèglements soient liés directement ou non au réchauffement climatique, force est de constater leur fréquence et leur gravité accrues et il ne serait pas inutile de préparer activement la population aux moyens d’y faire face et de minimiser leurs effets.