Le syndrome de Macron
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 6 octobre 2018 10:19
- Écrit par Claude Séné
Vous connaissez probablement le syndrome dit de Gilles de la Tourette, dont la manifestation la plus spectaculaire consiste en l’incapacité pour le sujet qui en est atteint à réfréner une envie irrépressible de proférer des insultes et des gros mots, à son corps défendant, et en donnant de lui-même une image sociale désastreuse. Il semblerait que le président de la République souffre d’une affection assez similaire, qui le pousse, comme malgré lui, à faire des déclarations méprisantes à l’égard de certains individus pris isolément, ou à des catégories sociales dans leur ensemble.
Alors qu’il avait donné instruction « d’arrêter d’emmerder les retraités », en s’arrangeant pour que ses propos « fuitent » dans la presse, le voilà qui ne peut pas s’empêcher de recadrer une retraitée qui l’avait interpelé à juste titre sur la baisse de son revenu, en lui reprochant de se plaindre. Au lieu de saisir une occasion presque inespérée de rattraper ses gaffes précédentes, le voilà qui en remet une couche et se permet de faire la leçon à une de celles qu’il dépouille sans la moindre vergogne. Il nous offre au passage une superbe démonstration de raisonnement inversé, en déclarant que si les Français se plaignaient moins, la France irait beaucoup mieux, alors que c’est précisément l’inverse : si sa politique permettait à la France d’aller mieux, alors les Français se plaindraient nettement moins. Dans le même ordre d’idée, il ne devrait jamais consulter de médecin, puisque seules les personnes malades le font. Il se porterait ainsi comme un charme.
Sans vous infliger un cours de psychanalyse pour les nuls, que vous n’êtes pas, rappelons quand même que Freud distinguait le Moi, le Ça et le Surmoi. Nous avons connu en la personne de Sarkozy un président qui paraissait ne pas avoir de Surmoi, qui l’aurait empêché de dire des bêtises telles que le « casse-toi, pauvre con ». Ici, c’est plus subtil. Macron pourrait dire : « Ça » a été plus fort que « Moi ». C’est son inconscient qui prend le pouvoir par moment, et il exprime ce que pense profondément le sujet conscient, qui se débrouille pour le cacher la plupart du temps. Contrairement aux patients de la Tourette, il ne semble pas gêné outre mesure par ses sorties, dont il ne mesure pas suffisamment l’impact négatif. Il pourrait dire, comme Britney Spears, « oops, i did it again », je l’ai encore fait, mais son mea culpa ne va guère plus loin. Encore un qui va se trouver tout bête quand la « routourne » tournera, selon la formule concoctée par un grand intellectuel du ballon rond, Franck Ribéry.