… et l’homme créa la bonne et la mauvaise foi
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 17 juin 2018 09:57
- Écrit par L'invitée du dimanche
Je passe assez vite sur la bonne foi, qui est l’expression d’une bonne intention, d’une sincérité dans l’affirmation d’une croyance juste, pour regarder de plus près la mauvaise foi largement partagée par les humains.
C’est l’indécence caractérisée par une volonté d’affirmer un propos que l’on sait foncièrement faux ou injustifié, mais que l’on continue à clamer comme la vérité. On n’est pas loin de la tromperie et de la malhonnêteté.
On la pratique dès l’enfance, pris la main dans le pot de confiture ou la bouche pleine de chocolat on entend : « je te jure, je n’y ai pas touché ! » L’auteur finit même par croire à sa propre innocence, persuadé que son entourage va se rendre à sa vision de l’événement, c’est la preuve de la négation de la réalité, façon de la faire disparaître.
Les adultes de mauvaise foi restent dans cette toute-puissance infantile. Cela témoigne d’un ego surdimensionné, protection de son narcissisme, c’est une parade pour faire croire à l’autre ce que nous savons être pertinemment faux par crainte d’être rejeté en montrant sa faillibilité. On fait violence à la vérité comme ultime recours contre les désagréments imposés par la réalité. Admettre ses torts c’est une humiliation, inévitable pourtant quand on est démasqué, voir l’affaire Cahuzac !!!
On peut s’en sortir par l’humour, comme l’illustre Freud dans l’histoire du chaudron que son propriétaire récupère en mauvais état, son emprunteur lui tient ce discours : « primo je n’ai pas pris ce chaudron, deuxio il était déjà troué avant, tertio je te l’ai rendu intact ».
Dans le domaine de la politique, les campagnes électorales portent à son sacre la mauvaise foi. Il est d’usage d’établir une profession de foi, laquelle est une déclaration de ses convictions, de ses programmes, en public. Il serait intéressant d’établir ensuite une profession de mauvaise foi pointant toutes les promesses non tenues auxquelles le déclarant ne croyait pas lui-même, mais qui étaient censées lui apporter des voix.
Sous le règne jupitérien, la mauvaise foi, ce mal perfide qui ronge la démocratie jusqu’à la moelle est devenue un sport national. Les députés et les ministres redevables à leur président et à leurs électeurs de leur situation votent des lois mêmes s’ils les pensent contraires à l’intérêt général ou à leurs convictions.
Je ne citerai que deux héros…
Nicolas Hulot, qui prétend contre toute réalité que le report de l’interdiction de l’utilisation du glyphosate à cinq ans (et non inscrit dans la loi sur l’environnement), est nécessaire, car il faut du temps pour son application, et argumente « je n’abandonne pas mes projets, je les retarde, prendre du temps c’est en gagner », suivi de près par Jacques Mézard qui voudrait démontrer que la loi ÉLAN qui passe de l’obligation de 100 % de constructions neuves accessibles aux handicapés de la loi de 1975 à 10 %, les 90 % restants ayant l’obligation d’être évolutifs avec des travaux simples, augmentera le parc des logements appropriés.
Il n’y a pas de doute, ils nous prennent pour des c…, ils ne connaissent pas la honte et ils ignorent qu’en politique la plus grande vertu c’est la bonne foi.
L’invitée du dimanche
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