Vivent les vacances !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 7 juin 2018 10:25
- Écrit par Claude Séné
Notre attention a été attirée sur le risque de surmenage des députés, soumis depuis quelques mois à un volume élevé de travail et des cadences infernales pour examiner les textes de loi et leurs amendements innombrables, présentés à leur vote. Pour employer le terme anglo-saxon à la mode, ils frôleraient le « burn-out », l’épuisement au travail, alors que les images diffusées sur la chaine parlementaire, notamment lors des séances de questions au gouvernement, donnaient plutôt aux Français l’impression d’un « bore-out », l’ennui généré par la placardisation d’un employé invirable.
Je résisterai à la tentation d’un antiparlementarisme facile et je compatirai volontiers aux malheurs de ces représentants du peuple, qui essaient de faire leur travail correctement, même si je ne partage pas tous leurs engagements. Avec un brin de nuance toutefois. Les premières et principales victimes de l’acharnement législatif de ce gouvernement, ce sont bien entendu les 90 % de Français qui ne touchent pas un salaire mirobolant, alors que les 10 % restants sont cependant exonérés d’impôt sur la fortune, excepté immobilière. Les parlementaires ne sont que des victimes collatérales de l’impréparation, de l’improvisation ou de l’incompétence de dirigeants incapables de programmer leurs travaux de façon rationnelle. Une majorité d’entre eux ne peut d’ailleurs guère se plaindre, puisqu’ils soutiennent aveuglément les moindres décisions de leur chef bien aimé commun. Car c’est bien pour complaire au président de la République que les députés sont contraints de siéger à marche forcée, afin qu’il puisse se prévaloir d’une image de dynamisme et de modernité en faisant le beau dans les sommets internationaux.
Fort heureusement, si le mal est aigu, le remède est simple : du repos, du repos et encore du repos ! il est urgent d’accorder des vacances aux parlementaires. Ne serait-ce que pour leur laisser le temps de s’occuper de leurs circonscriptions et des personnes dont ils sont supposés être les représentants et qui ont souvent déchanté depuis l’élection. Je dirais même de grandes vacances, pour que tout le monde souffle un peu, les élus, comme leurs administrés. J’imagine déjà les députés partant comme une volée de moineaux en chantant devant l’Assemblée nationale : « les projets de loi au feu et François de Rugy au milieu ». Je rêve aussi d’un conseil des ministres à la manière de Coluche : « qui a une idée ? Moi ! bon, tu la gardes, hein, on est déjà assez dans la merde comme ça ! » Si l’on ne peut guère attendre d’un tel gouvernement qu’il promeuve des avancées sociales, on pourrait au moins espérer qu’il n’aggrave pas la situation des plus démunis. Faute de bien faire, mieux vaut encore qu’il ne fasse rien.