La surprise du chef

Vous connaissez peut-être cette petite histoire qui se veut humoristique dans laquelle le maitre de maison s’adresse à ses convives à la fin du repas en leur disant : « et maintenant, un cigare et une surprise ! … et la surprise, c’est qu’il n’y a pas de cigare ! » Les invités n’ont alors d’autre choix que de faire bonne figure, certains allant jusqu’à s’esclaffer pour monter à quel point ils sont beaux joueurs. C’est un peu ce qui s’est produit mardi dernier, quand Emmanuel Macron a dévoilé son plan banlieue, qui n’en est pas un, selon ses propres dires.

Après maintes palinodies et procrastinations, le chef de l’état a donc décidé de ne rien décider, mais au jour dit, avec une ponctualité de bon aloi. Il s’était engagé à révéler ses intentions le 22 mai et il a donc tenu parole, si l’on peut dire, en n’en prononçant aucune. À l’issue d’un non-discours interminable, nous n’étions donc pas plus avancés qu’au début, si ce n’est que le chef suprême était fraichement convaincu qu’il était urgent de ne rien faire, du moins quoi que ce soit qui coûterait le premier centime d’euro. Il remerciait au passage « l’architecte » qui lui avait présenté un ambitieux projet à 48 milliards, qui allait donc pouvoir rejoindre illico le cimetière des bonnes intentions, situé comme chacun le sait près de l’enfer, tout en haut de la bibliothèque pour empêcher les enfants d’y accéder. Le président faisait ainsi la démonstration de son incroyable talent à distribuer généreusement la poudre de perlimpinpin dont il dénonçait l’usage pendant sa campagne électorale.

Son auditoire, ébaubi, était dans la situation d’un enfant à qui l’on a fait cadeau d’un cône somptueux, orné d’une énorme faveur et de décorations festives, une superbe pochette contenant une surprise, qu’il s’est efforcé de deviner en agitant l’emballage en tous sens, pour finalement découvrir qu’elle est totalement, complètement, intégralement… vide ! Ah ! non ! il y a un papier, plié en quatre. Une seconde, je le déplie. Il y a quelque chose d’écrit. Ah ! oui : « Perdu ! » ben, oui, on avait compris. Il n’y aura donc pas un kopek pour soutenir les initiatives locales, mais quelques belles paroles bien lénifiantes. Quant aux relations entre le commanditaire du travail acharné fourni par l’ancien ministre de la Ville, qui a soulevé une adhésion populaire et de grands espoirs des élus locaux, et Jean-Louis Borloo, elles n’ont jamais été aussi bonnes, merci. Le chef de l’état est ravi des propositions dont il ne tiendra aucun compte, et le jeune retraité de la politique est pleinement satisfait de voir son boulot remisé aux oubliettes. Tout… va… bien !

Commentaires  

#1 poucette 25-05-2018 12:06
j'exprime ma sympathie pas tout à fait sincère à ce pauvre Borloo roulé dans la farine; après tout son travail pourra peut être servir si ...on se débarrasse de macron
alors mes vœux pour la réussite des manifs de demain après midi
Citer