Les nouveaux ayatollahs
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 5 avril 2018 10:38
- Écrit par Claude Séné
Comprenez-moi bien. Ce n’est pas parce que j’ai faite mienne cette maxime de W.C. Fields, qui veut que quelqu’un qui déteste les enfants et les animaux ne peut pas être totalement mauvais, que je cautionne toute forme de violence à l’égard des bêtes : c’est pour rire ! et je ne résiste jamais bien longtemps à l’idée d’une plaisanterie, dussé-je me fâcher avec la moitié de l’humanité. Il n’empêche que je me méfie spontanément des personnes qui déclarent préférer les représentants du règne animal aux êtres humains, bien que certains soient en effet peu aimables.
Prenons l’exemple de Brigitte Bardot. Son combat, respectable, contre la souffrance animale, est malheureusement assorti d’un mépris et d’une indifférence à l’égard du sort de nombreux êtres humains, qui ont le tort de ne pas être nés au bon endroit, avec la bonne couleur de peau, et qui lui bouffent « son » oxygène. Depuis quelque temps, une mode nouvelle a renforcé et remplacé une tendance qui consistait à ne pas manger de produits d’origine animale. L’adepte du « végane », non seulement ne consomme pas d’animaux, mais refuse tout produit dont la fabrication a nécessité l’exploitation animale, telle que la fourrure par exemple. Pourquoi pas ? Il s’agit là d’une éthique personnelle, qui ne fait de mal à personne, bien qu’elle nécessite une discipline de tous les instants. Toutefois, certains esprits faibles peuvent se laisser influencer excessivement par une telle idéologie. Ainsi de cette internaute qui s’est laissée aller à se réjouir publiquement de l’assassinat du boucher du supermarché de Trèbes, tué par un terroriste islamiste. Elle se réclamait de l’action du groupe L 214 qui milite contre les pratiques inhumaines dans les abattoirs, et qui s’est désolidarisé de ses déclarations.
Nasim Aghdam, qui a récemment ouvert le feu dans les locaux de You Tube avant de se donner la mort, était également une militante végane et farouche défenseure des droits des animaux. Elle était surtout, je vous l’accorde, plutôt dérangée et parano, mais quand même. En dehors de tels excès, on peut considérer que le véganisme relève du choix personnel, mais il semble indissociable de sa vocation à devenir universel. J’en veux pour preuve le dernier ouvrage d’Aymeric Caron, connu du grand public pour sa participation à une émission télévisée, « on n’est pas couché », il y a quelques années. Il a commencé avec « No steak », titre suffisamment explicite, il a poursuivi avec « Antispéciste » plus obscur, dans lequel il nie la prétendue supériorité de l’homme sur l’animal. Soit. Mais comme beaucoup de convertis, il pousse le zèle du néophyte jusqu’à vouloir imposer son mode de vie, de gré, si possible, sinon, de force. On me permettra de préférer garder mon libre arbitre.