Happy birthday, JC!

On a beaucoup commenté, et moi le premier, l’immodestie de notre président célébrant son anniversaire en toute simplicité dans le séjour royal de Chambord, alors qu’en réalité il souhaitait simplement fêter Noël en famille avec un peu d’avance. Et après tout, qui sommes-nous pour juger Emmanuel Macron, quand la date de naissance de Jésus Christ n’est pas établie avec certitude, et que, de l’avis de tous les théologiens, ce n’était en aucun cas le 25 décembre ? Alors si le président de la France, ce qui n’est pas rien quand même, a envie de souhaiter son anniversaire à JC le 15 ou le 17 décembre, je ne vois pas qui pourrait trouver à y redire.

Car EM possède un immense avantage sur JC. Il est toujours vivant. Et il a même déjà atteint un âge canonique, celui de 40 ans, alors que le prophète s’est contenté de 33 ans et demi selon des calculs qui n’engagent que moi. L’Élysée valant bien une messe, on peut comprendre qu’il confonde un peu ses dates personnelles avec celles de Notre Seigneur, avec qui il peut désormais parler d’égal à égal. On dit facilement qu’au fond le christianisme n’est rien d’autre qu’une secte qui a réussi. Si cette assertion est exacte, tous les espoirs sont permis au macronisme, dont le caractère messianique n’aura échappé à personne. Ne sommes-nous pas en train de sortir de l’Ancien Testament, celui d’un monde obsolète, de l’ancien régime embourbé dans ses querelles entre la droite et la gauche, pour rentrer dans une nouvelle ère de prospérité, celle du Nouveau Testament, le monde nouveau cher à notre président, qui transcende les vieux clivages, met fin à l’immobilisme pour ouvrir la voie à la marche triomphale vers des matins radieux… mais je m’emballe, c’est plus fort que moi, parce que c’est notre projet !!!

Si ça se trouve, dans quelques siècles, on rebaptisera notre vieux calendrier grégorien, qui a lui-même succédé au calendrier julien, en calendrier emmanuélien, dont le point de départ serait 1977, année de naissance de notre président bien-aimé, ce qui ferait de notre année 2017 qui s’achève, l’an 40 après EM. Et que je n’entende personne déclarer qu’il s’en soucie comme de l’an 40, car rien ne dit que nous ne soyons pas aux prémices d’une nouvelle religion, celle du « en même temps » et de la poudre de perlimpinpin. Celle qui permettra aux marchands de rentrer à nouveau dans le temple pour faire leurs petites et grandes affaires, où l’on vénérera le veau d’or du profit maximum, et l’on honorera le CAC 40 et tous ses saints, ceux qui ont réussi. Alléluia, mes frères, alléluia, mes sœurs, et joyeux Noël à tous !