Enfin libres !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 11 septembre 2017 09:48
- Écrit par Claude Séné
On n’en pouvait plus d’attendre. Cette fois, ça y est, Valérie Pécresse a enfin lancé son mouvement, qu’elle a appelé d’une formule à la mode, un pluriel générique, comme les Républicains, son parti d’origine, « libres » avec un point d’exclamation. Je ne sais pas, vous, mais moi je trouve que ça fait jeune, ça fait dynamique, c’est vendeur, quoi. Un peu comme son inspiratrice, au brushing impeccable, à la fois déterminée et décontractée, en vraie femme moderne et bien dans sa peau. Comment ça, j’en fais trop ? Oui, peut-être, mais à peine.
Et il faut dire que cela manquait, en pleine recomposition du paysage politique, et à la veille de la désignation d’un chef au parti de la droite traditionnelle. Une présidence que Valérie ne briquera pas, laissant le champ libre à Laurent Wauquiez, le plus implanté des candidats à la direction du parti Les Républicains, ou ce qu’il en reste, après le psychodrame des présidentielles. Elle est partie d’un constat plein de lucidité : pour gagner, la droite doit se rassembler, et elle en a tiré la conclusion évidente qu’il était urgent de créer un nouveau mouvement pour accroître encore davantage l’éparpillement des militants et des électeurs. Ne cherchez pas pourquoi, c’est une constante dans la vie politique française. Chacun appelle au rassemblement, à condition que ce soit derrière sa propre bannière. Résumons les épisodes précédents. Il y a eu les fillonnistes et les juppéistes, qui se sont déchirés à belles dents pour les primaires, sans compter les sarkozystes qui ont fait de la résistance, malgré l’élimination sans gloire de leur poulain. Après l’élection présidentielle et les législatives qui ont suivi, une partie des députés s’est ralliée avec armes et bagages à Emmanuel Macron et se sont de fait mis hors de leur propre parti. Ces macronistes se sont positionnés comme « constructifs ». À leur opposé, on trouve la droite « dure », proche de la manif pour tous ou de la ligne Buisson, qui va probablement s’emparer de l’appareil du parti, et entre les deux, Valérie Pécresse aimerait se faire une place, dans l’espoir d’un avenir meilleur.
Et je ne dis rien de Xavier Bertrand, électron libre qui garde une certaine influence chez les militants, ni de ce qui reste du centre droit, devenu un parti croupion quand il ne s’est pas rallié purement et simplement au pouvoir actuel. Dans ce contexte, le mouvement de Valérie Pécresse risque de lui donner en effet toute liberté de dire et de faire ce que bon lui semble, sans que cela ait la moindre influence sur l’opinion publique. Il convient toutefois d’être prudent. Il y a seulement deux ans, personne, et moi le premier, n’aurait misé un kopek sur la réussite d’un homme seul, sans infrastructure, sans parti, sans base militante, sans machine électorale. On connait la suite.