SNCF, c’est possible !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 8 septembre 2017 10:02
- Écrit par Claude Séné
Ce vieux slogan de l’entreprise nationale pourrait bien reprendre du service, assorti d’un autre, remis au goût du jour, et qui pourrait prendre la forme : « impossible n’est pas Macron ». En effet, il semblerait que le Président ait l’intention de s’en prendre aux cheminots, dont il juge le système de retraite beaucoup trop avantageux. Il aurait lancé un ballon d’essai au cours d’un entretien avec un panel d’employés de la SNCF triés sur le volet, représentant les différents métiers de l’entreprise, et présentant la particularité de ne surtout pas être syndiqués.
On aura compris à la longue que Macron était favorable à la concertation directe et si possible sans intermédiaires informés. La rencontre aurait eu lieu début juillet, mais n’a été ébruitée dans le public que dernièrement. Et les révélations publiées dans la presse ont de quoi faire bondir. Le président envisagerait un marché consistant à renflouer la SNCF, qui a des dettes abyssales autour de 45 milliards d’euros, en échange d’un nouveau statut pour ses employés, beaucoup moins favorable, évidemment. Je crois qu’un tel chantage est sans précédent. Il vise à faire payer les investissements de l’état par les salariés, ce qui serait quand même un comble. À quoi bon faire payer des impôts, toujours impopulaires, quand on peut se débarrasser de cette corvée en faisant casquer des personnes qui n’y sont pour rien, ou bien les usagers du service, comme on le voit de plus en plus ? Les choses se décantent de plus en plus et les intentions du président apparaissent plus clairement. Les Français doivent savoir qu’ils ont voté, c’est un fait, comme d’autres ont signé, et dans les deux cas, c’est pour en « baver » pour employer un euphémisme.
On voit bien que Macron prend de moins en moins de gants pour annoncer les mauvaises nouvelles. En gros, ceux qu’il représente, les plus riches, n’ont pas trop de soucis à se faire, et les plus faibles seront, comme d’habitude, les perdants. C’est un jeu à somme nulle, comme le PMU, et l’état prélève son pourcentage au passage. Pas grand-chose ne change excepté le cynisme des sphères dirigeantes et l’habillage de discussion autour de décisions déjà arrêtées. Seul petit problème : l’accumulation de mesures potentiellement impopulaires touchant des catégories successives de la population, a commencé faire des dégâts dans l’opinion comme en témoigne la cote de popularité de Macron, déjà en berne dans les sondages. À quoi vient s’ajouter un jugement aux deux tiers négatifs sur les premières mesures annoncées, alors même que les Français sont d’accord pour un changement, dans les mêmes proportions. Un changement, oui, mais en mieux, pas en pire.