La retraite… sans flambeaux

Celle qui m’intéresse, ce n’est pas l’action militaire qui consiste à se retirer, à se replier pour essayer d’éviter la défaite, celle de Russie est restée légendaire, le règne de Napoléon n’y a pas survécu !

Non je veux parler de cet état où l’on cesse d’être actif, où l’on arrête de travailler, et qui préoccupe chacun des acteurs économiques plongés dans le monde du travail. Elle devrait représenter dans la vie d’un individu, une pause, un répit mérité, après avoir contribué chacun à son échelle à la bonne marche de son pays.

Dans la réalité, parmi les 14 millions de retraités en France, dont 55 % de femmes, tous n’ont pas accès à ce parcours serein permettant de jouir pleinement des fruits de son travail, car tous ne possèdent pas les moyens financiers pour faire front à cette période de la vie où nous sommes tous fragilisés par l’outrage des années.

Notre société a prévu des structures susceptibles d’accueillir le troisième âge selon l’état de valide, semi-valide ou invalide. La liste des 17 000 établissements est assez longue et les modèles variés, cela va des résidences services seniors en location ou acquisition, aux EHPAD*, en passant par les MARPA*, l’accueil familial, les colocations, les USLD*, les Cantou*, les foyers logements, mais, quelle que soit la formule choisie, rien n’est gratuit et il faut compter au minimum 2000 € par mois pour un résident, auxquels s’ajoutent les frais divers ! Quand on sait que 60 % des retraites ne dépassent pas 1198 € mensuels, beaucoup vendent leur maison pour assurer leur séjour.

 Le plus insoutenable, c’est que même quand on a la chance de s’offrir une place, on n’est pas assuré pour autant de trouver les conditions auxquelles on a justement droit pour assurer la suite de sa vie dans la dignité. L’actualité nous a révélé avec la grève des aides-soignants, des « opalines », le manque cruel d’effectifs, qui donne des conditions de séjour inimaginables… les détails font froid dans le dos. Repas écourté, une douche tous les 15 jours, mise au lit à 15 heures, etc., etc.

L’État, qui se plaint du coût des retraites (483 milliards), dont on recule sans arrêt l’âge de départ, essayant ainsi de justifier la pénurie des moyens et des mesures qui permettraient d’assurer le bon fonctionnement de toutes ces structures, n’a pas à se glorifier de la façon dont il traite ses aînés. Mais il oublie les 400 milliards de revenus que les 40 % des retraités les plus aisés, qu’on appelle plus élégamment les seniors, apportent à l’économie du pays. Cette catégorie de retraités (dont j’ai la chance de faire partie) cherchant à rester autonomes le plus longtemps possible, est à l’origine de la création d’emplois, dans la santé, les services, le tourisme, les loisirs, la robotique… et des consommateurs exigeants.

J’ai tort il ne les oublie pas, les différentes prochaines mesures qui vont les taxer en sont la preuve.

L’invitée du dimanche 

*Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, *Maison d’accueil rural pour les personnes âgées, *Unité de soins longue durée, *Maison d’accueil régionale.

Commentaires  

#1 Claude 27-08-2017 10:36
Et eux, les petits, les obscurs, les sans grade ? Ces grognards non réformables, tous ces Jean-Pierre-Séraphin Flambeau, dits « le Flambard », tous ces braves à trois poils déjà lassés d’être tondus par un aiglon au petit pied en à peine 100 jours ?
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