Quartiers d’été

J’ai pris pour habitude, depuis qu’on m’a laissé la page du dimanche, de chercher un confort et un peu de sécurité pour les billets de l’été. Je m’entends... Il n’est pas facile de trouver un fil rouge à dérouler chaque fin de semaine. Parfois je m’imprègne de l’actualité, et j’en dégage une idée en général un peu philosophique, ou sentimentale à thème qui peut se dérouler sur huit billets au moins, en essayant de ne pas marcher sur les plates-bandes du webmaster, ce qui n’est pas toujours évident.

Alors pour être en accord avec les mois dédiés aux vacances, en général un peu plus relaxes, je m’attache à un thème que je peux décliner sur les huit billets estivaux. C’est ainsi que vous avez eu droit aux péchés capitaux, aux voyages dans les îles, un petit tour du côté des poètes… Cette année, je me propose de vous plonger dans les méandres de nos émotions qui nous animent et nous rendent tour à tour sensibles, fragiles, résistants… La liste est infinie de ces expériences psychophysiologiques de notre état d’esprit. Chaque émotion inclut un comportement physique et expressif et une conscience. Elle est plus destinée à être vue que ressentie et son expression est le premier mode de communication, bien avant le langage. On ne peut pas en commencer l’inventaire sans faire référence à ce que l’on appelle les émotions de base *. On les appelle ainsi parce que leur expression sur les visages est universelle, car comprise par tous, quelles que soient les cultures, et parce qu’elles sont indispensables à la survie de l’homme. C’est ce que prétendait Darwin en 1872 et qui fut confirmé par le psychologue Paul Ekman en 1967 après des expérimentations en Papouasie, auprès de tribus isolées n’ayant eu aucun contact extérieur, et qui surent toutes décrypter les émotions exprimées à partir de photos.

Ces 7 émotions de base sont : la joie, la tristesse, la peur, la colère, le dégoût, la surprise, le mépris. Il est évident que le registre émotionnel est bien plus large, et que la détection faciale n’est pas toujours facile, une même expression peut être générée par des ressentis si proches qu’on ne peut les nommer précisément. En outre, la personnalité du sujet, avec sa capacité de freiner, de retenir, de masquer ses émotions rend difficile la lecture. On a souvent été trompé par leurs manifestations, une grimace, un nez froncé, des sourcils relevés, un rire, des larmes, une voix qui change, qu’on n’a pas su décoder et qui ont déclenché chez nous une réaction inappropriée ! Et un bon « comédien » sait les simuler pour nous leurrer.

Il est impossible d’imaginer qu’on puisse en être dépourvu, ce sont elles qui nous donnent notre humanité. Elles nous déstabilisent parfois, nous font mal, il nous faut souvent apprendre à les maîtriser, mais aussi à les apprécier, elles donnent du sel et de la couleur à la vie.

À dimanche prochain, avec la peur !!

*les « émoticons » de nos portables savent bien les illustrer

L’invitée du dimanche