La mauvaise foi

Qui peut dire qu’il ne l’a jamais pratiquée même incidemment ?

Elle se caractérise par une volonté d’affirmer un propos que l’on sait foncièrement faux ou injustifié, mais que l’on continue à clamer comme la vérité. Cela revient à nier une évidence, contre toute logique, c’est une forme de malhonnêteté, de tromperie.

Chronique d’une mort annoncée

Je dois l’avouer, c’est d’abord l’incrédulité qui a dominé lorsque j’ai appris la mort d’Alexeï Navalny, le principal et presque unique opposant à Vladimir Poutine, qui symbolisait à 47 ans le combat d’une partie du peuple russe contre la propagande massive du régime. Si l’on considère froidement la situation, ce qui frappe, serait plutôt la survie de cet homme si courageux qu’il en paraissait indestructible. Après avoir échappé miraculeusement à une tentative d’empoisonnement par l’intermédiaire de ses sous-vêtements, Alexeï Navalny savait qu’en rentrant dans son pays il s’exposait à plusieurs dangers. En premier lieu celui de subir une justice expéditive, à la solde du pouvoir, qui n’a d’ailleurs pas manqué de l’expédier dans des camps « à régime sévère » destinés à tuer à petit feu toute contestation.

Des droits et des devoirs

L’article premier de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 stipule que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Cette formule a d’ailleurs servi de base à plusieurs textes constitutionnels et a acquis sous cette forme une force de loi fondamentale sur laquelle viennent s’appuyer les Constitutions successives jusqu’à nos jours. Cette idée de l’égalité des hommes entre eux était à l’époque, et le demeure, tout à fait subversive et révolutionnaire. Au point que les conservateurs de tout poil se sont empressés de la dénaturer en lui opposant des contreparties sous forme de « devoirs » pour annihiler les effets de cette liberté pernicieuse.

Dissuasion

« Alors, tu vas parler de quoi dans ton billet, demain ? La condamnation de Sarkozy, je suppose ? » me disait hier ma lectrice de la première heure, mon invitée que vous retrouvez tous les dimanches ici même dans des chroniques toujours très documentées et intéressantes. « Écoute, je ne sais pas, je n’ai pas encore choisi mon sujet. J’essaie de coller à l’actualité, et c’est vrai que les aventures judiciaires de Sarko, ça commence à sentir un peu le réchauffé. » À bien y réfléchir, je vais quand même me saisir de ce sujet, ne serait-ce qu’en souvenir du temps où Nicolas Sarkozy défrayait toujours la chronique de votre humble serviteur en suscitant une polémique tous les jours, ou presque.