2015

Tradition oblige, le 31 décembre, outre la fête de tous les Sylvestre, qui doivent de nos jours se compter sur les doigts de la main tant les Français se sentent tenus de chercher des prénoms tous plus originaux ou exotiques les uns que les autres, est l’occasion de revenir sur les évènements de l’année écoulée. Vos journaux et chaines de télévision préférés ne dérogeront pas à cette règle et vous n’avez pas fini de « déguster » rétrospectives, best of, compilations et autres bêtisiers, venus meubler colonnes et antennes désertées par l’actualité pendant la traditionnelle trêve des confiseurs.

La foi du charbonnier

Mettez-vous à genoux et priez, faites semblant de croire et bientôt vous croirez. Tel est le pari de Blaise Pascal, dont Prévert a affirmé qu’il était stupide. Comme un épicier, Pascal soupèse les avantages et les inconvénients de la croyance en Dieu, pour en retirer la conviction que l’on ne peut que gagner dans la foi, puisqu’on ne perd rien si Dieu n’existe pas. D’où cette attitude qui consiste à exercer le simulacre dans l’espoir qu’il se transformera en réalité, une sorte de méthode Coué en somme.

L’état providence

L’ex-otage d’Arlit, libéré il y a 2 ans après un millier de jours de détention aux mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, Thierry Dol, a annoncé son intention de déposer plainte contre son employeur, Areva, et l’état français, pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « non-assistance à personne en danger ». Il explique que l’entreprise avait recommandé la plus grande prudence quelques mois avant son enlèvement en compagnie de 3 autres employés, preuve selon lui qu’Areva était informée des risques encourus par ses salariés. Quant à l’état français, l’otage affirme ne rien savoir des conditions de sa libération, ni s’il y a eu versement d’une rançon, formellement démentie par les autorités.

L’exception corse

Au soir du deuxième tour des élections régionales, la nouvelle est passée quelque peu inaperçue. Alors que la droite et la gauche se partageaient les régions et que le Front national n’en recueillait aucune, la région Corse basculait tranquillement dans le camp nationaliste, qui remportait la majorité relative des sièges en arrivant premier dans une quadrangulaire avec 35 % des suffrages. La prime de 7 sièges au parti arrivant en tête leur permet d’exercer la responsabilité de l’exécutif et de présider l’assemblée territoriale. Cette victoire historique doit être relativisée : les indépendantistes corses ont abandonné officiellement la lutte armée et ont depuis longtemps pignon sur rue, à l’image de leur leader Jean-Guy Talamoni, défenseur des détenus politiques corses, vitrine légale du mouvement, au temps de la clandestinité.