Les nouveaux exilés*

L’exil, c’est au sens premier l’expulsion de quelqu’un de sa patrie avec défense d’y rentrer. Plus largement, c’est l’état de quelqu’un qui a quitté sa patrie sous la contrainte ou volontairement. C’est une forme de déracinement qui oblige vers un ailleurs, vers l’immigration passagère, parfois vers l’errance. L’exil peut toucher un individu ou tout un peuple, l’exil des juifs de Babylone est sûrement un des exils historiques les plus célèbres qui est à l’origine de la diaspora juive, d’autres peuples connaîtront leur dispersion, comme les Arméniens par exemple, créant un exil massif.

Grâce à Dieu

Ce n’est que très récemment, à l’occasion de son passage à la télévision, que j’ai vu l’excellent film de François Ozon consacré à l’affaire dite Preynat, du nom de ce prêtre pédophile, mais surtout l’affaire du silence de l’église et en particulier du cardinal Barbarin. Le prélat était jugé en appel pour non-dénonciation de crimes sexuels, après sa condamnation en première instance à 6 mois de prison avec sursis. Le cardinal a fait appel de cette décision, car il ne voit toujours pas en quoi il serait coupable, et c’est cette cécité même qui me sidère.

Humour noir

Trois hommes viennent d’être innocentés après avoir passé 36 ans en prison aux États-Unis. Alfred Chestnut, Andrew Stewart et Ransom Watkins avaient été reconnus coupables du meurtre d’un jeune garçon de 14 ans, DeWitt Duckett dans son école à Baltimore. Le fait-divers a été rapporté en France sur l’antenne d’Europe 1, dont la présentation a fait montre d’un humour que j’espère involontaire : selon la station, les trois hommes auraient été « blanchis », ce qui constitue une plaisanterie plus que douteuse dans la mesure où les condamnés en question étaient des « African-Américans » selon la terminologie en vigueur aux USA.

C’est qui le patron ?

Pour les Français, le patron c’est « bibi », comprenez Emmanuel Macron, le président de la République, par qui tout ce qui revêt une certaine importance doit passer. Ce n’est donc pas étonnant que les agriculteurs en colère aient demandé à le voir pour obtenir une meilleure rémunération de leur travail. Mais l’agenda du chef de l’état est soumis à des contraintes dont la caractéristique commune est l’impact médiatique. Jusqu’à la mise en scène de l’absence de caméras pour souligner le non-calcul dans certaines de ses rencontres. Les paysans auront donc dû se contenter de leur ministre de l’Agriculture.