Ma moitié de verre

Le verre est-il plein ou vide dans le jugement concernant le harcèlement moral à France Télécom entre 2006 et 2011 ? Le verdict, qui est tombé hier, condamnant l’entreprise, devenue depuis Orange, à une amende de 75 000 euros et deux de ses dirigeants de l’époque à un an de prison dont 8 mois avec sursis et 15 000 euros d’amende constitue à la fois une victoire symbolique et une peine dérisoire au vu de la gravité des faits qui sont reprochés.

On s’en fout

J’avoue. Je me suis fait avoir par ce spot publicitaire entendu par hasard à la radio, dans lequel le rappeur Orelsan répète à l’envi ce slogan : « on s’en fout », tandis que des bruits de fond semblent évoquer un drame. Avec l’image, dans un noir et blanc anxiogène, on devine des corps meurtris, ballottés, des figures sombres. On croit comprendre qu’il s’agit de dénoncer l’indifférence de la société devant la misère humaine, avant de réaliser le double sens. Ce sont les bénévoles de Médecins du monde qui se moquent bien de l’origine et de la couleur de peau de ceux qui ont besoin d’eux.

Plus blanc que blanc

Dans son fameux sketch sur les lessives, Coluche se moquait gentiment de la surenchère entre des marques qui feignaient de se faire concurrence, alors qu’en réalité elles s’entendent comme larrons en foire. La situation n’a guère changé d’ailleurs depuis, puisque le marché est toujours dominé par un duopole qui multiplie les dénominations commerciales pour des produits très similaires pour faire croire au consommateur qu’il a le choix. C’est à cela que m’a fait penser le propos qu’aurait tenu Emmanuel Macron, qui se serait dit « disposé à améliorer le projet » de réforme des retraites.

Messieurs, et chers administrés…

J’imagine l’embarras de l’ancien cadre des ressources humaines du groupe Auchan, actuellement député du Nord sous l’étiquette LREM, nouvellement nommé secrétaire d’État en charge des retraites en remplacement de Jean-Paul Delevoye, contraint à la démission. Comme le célèbre sous-préfet imaginé par Alphonse Daudet dans les lettres de mon moulin, il va devoir défendre un projet par un discours dont il ne maîtrise que l’entame, et dont il n’a pas la moindre idée, pas plus que quiconque, de ce qu’il en adviendra.