À la guerre comme à la guerre

Je dois faire amende honorable sur un point au moins. Lorsque le président Macron a comparé la crise sanitaire du Covid-19 à une guerre, j’ai estimé, et je n’étais pas le seul, qu’il dramatisait volontairement la situation, afin de faire passer une pilule qu’il savait amère, celle de la restriction de nos libertés et pour renforcer son autorité pour toutes sortes de raisons, dont son ego n’était évidemment pas absent. Il ne s’est d’ailleurs pas privé d’utiliser le symbole de la réunion des ministres dans le bunker érigé sous le palais présidentiel quand il a senti le vent du boulet du mécontentement populaire.

Quand les mots dépassent la pensée

Dans le cas de Jean-Michel Blanquer, son expression « les lycéens et collégiens non vaccinés seront évincés » révèle plutôt son absence de réflexion sur la portée de cette formulation pour le moins malheureuse pour justifier une mesure perçue comme discriminatoire pour la rentrée prochaine en cas d’apparition de cas positifs de covid-19 dans les établissements scolaires du second degré. Pour un ministre de l’éducation, sa méconnaissance des règles de base en communication donne une impression désastreuse de mépris pour ses interlocuteurs dont il est malheureusement coutumier.

L’écologie selon Manu

Il aura fallu que le président se déplace aux antipodes pour prendre quelques jours de congé avant ses vacances pour apprendre la bonne nouvelle, que dis-je, avoir LA révélation de la chance dont bénéficie notre pays, sans que j’en aie eu la moindre idée jusqu’ici. En effet, nos voisins et néanmoins amis allemands ont l’habitude d’employer la formule « heureux comme Dieu en France », et nous savons désormais pourquoi. Selon le président Macron, notre bénédiction c’est de disposer d’un parc de centrales nucléaires qui n’émet pas la moindre once de gaz à effet de serre.

Consensus ou compromis

Le projet de loi étendant le pass sanitaire et prévoyant une obligation vaccinale pour les personnels soignants a finalement été adopté par le parlement en un temps record après un marathon législatif clôturé par un sprint final. Cette rapidité a été rendue possible par un évènement passé largement inaperçu, celui d’un accord de fait entre le gouvernement et l’opposition de droite qui est majoritaire au Sénat. En effet, la Constitution prévoit que la loi doit être approuvée par les deux assemblées, Assemblée nationale et Sénat, dans les mêmes termes, ce qui peut allonger considérablement les délais.