Cinq millions d’amis

Mes nouveaux « amis », ce sont les chasseurs, qui ont fait apposer sur des itinéraires de promenade pédestre des panonceaux dans lesquels ils s’adressent à leurs « amis randonneurs », donc à moi également, bien que je ne compte guère de relations pratiquant le noble art cynégétique. En substance, il y est dit que les promeneurs, notamment ceux du dimanche, pratiquent leur activité à leurs risques et périls, et qu’il leur est vivement recommandé de tenir leurs chiens en laisse, dans leur propre intérêt. On ne saurait être plus attentionné, et je ne peux que les remercier de leur sollicitude.

Tour de passe-passe

Et voilà ! le Conseil constitutionnel a validé les principales dispositions de la loi sanitaire votée au pas de charge au parlement et qui pourra donc rentrer en application dès lundi prochain, malgré l’opposition d’une fraction non négligeable de l’opinion. Je dois reconnaître que comme la plupart des gens, je n’ai rien vu venir. On m’a vendu un pass sanitaire bienveillant, qui permettrait une plus grande liberté et de retrouver l’accès aux évènements culturels, aux voyages, etc. et je me retrouve avec un laissez-passer contraignant, rendu obligatoire de façon hypocrite et qui permettrait même de licencier ceux qui en seraient dépourvus.

Pataquès

Nous sommes malheureusement habitués par force à subir des déformations dues à des liaisons dangereuses, dont le prototype pourrait être « se parler entre quatre z’yeux », dans l’intention louable d’éviter un hiatus disgracieux entre deux voyelles. On pardonnera volontiers cette erreur aux locuteurs ordinaires, mais moins aux professionnels de la langue, comme les journalistes, qui sont supposés manipuler ces expressions sans commettre de fautes. J’en ai entendu un bel exemple encore aujourd’hui dans le journal de 9 heures sur France Inter, avec un pluriel employé mal-t’à propos au sujet d’un entraineur de volley-ball.

Rideau de fer pas mort

Les Jeux olympiques de Tokyo sont l’occasion de vérifier une nouvelle fois que les enjeux du sport sont parfois hautement politiques. Les sportifs russes n’apparaissent pas en tant que tels, mais sous une obscure bannière dite ROC, acronyme du comité olympique russe. La Russie a été disqualifiée pour pratique du dopage d’état, mais ses athlètes ont été autorisés à concourir à visage semi-découvert, pour ne pas les pénaliser pour des fautes relevant de leur gouvernement. Si l’on se réfère aux pratiques d’autres états, en particulier la Chine populaire, cet accord est le résultat d’une hypocrisie généralisée, mais passons.