Mauvaise et malheureuse année, monsieur Gyms !

Oui, j’ai appris que le rappeur qui se faisait appeler Maitre Gyms du temps de la Sexion d’assaut et qui répond désormais au nom de Gyms tout court, demande à ses fans de ne plus lui souhaiter la bonne année, car, selon lui, cela ne ferait pas partie des coutumes agréées pour les musulmans, les « muslims » comme il le dit lui-même. Première nouvelle, que ne confirment pas les autorités religieuses, dont on ne sait pas trop d’où elle provient sinon peut-être d’un amalgame avec la fête religieuse de Noël, pourtant célébrée dans la plupart des familles, musulmanes ou non.

Mais après tout, je ne vois pas pourquoi j’imposerais à cet homme qui ne m’a rien fait, excepté de produire des morceaux d’une « musique » que je n’apprécie pas, de recevoir des vœux dont il ne veut pas. Cela devrait me laisser indifférent en dehors du fait que Gyms est le plus gros vendeur de musique en France et que ses moindres faits et gestes sont scrutés par ses « followers ». C’est ainsi que la publication sur Instagram d’une photo du rappeur sans ses célèbres lunettes a fait l’objet d’une brève et a créé l’évènement pour ses partisans inconditionnels. Là où les choses se corsent, c’est quand des personnalités politiques comme Marlène Schiappa, dont le ministère de la Citoyenneté lui laisse visiblement beaucoup de temps libre, s’en mêlent. Voilà que la ministre somme Valérie Pécresse de s’expliquer sur les positions défendues par le rappeur, sous prétexte que Gyms a pris position pour elle aux dernières régionales.

En montant ainsi en épingle une déclaration qui démontre surtout une méconnaissance de sa propre religion, Marlène Schiappa se retrouve en compagnie d’Aurore Bergé, de son propre camp, mais aussi d’Éric Zemmour qui a choisi la sobriété pour une fois. Nous serions donc fondés à sommer la ministre de s’expliquer sur toutes les prises de position contestables et tombant sous le coup de la loi du candidat d’extrême-droite, qui sont quand même d’une tout autre importance. Si l’on veut vraiment chercher la petite bête, à mon avis il y a autant à dire sur les valeurs véhiculées par les clips du rappeur, où il ne nous épargne aucun cliché avec des bijoux clinquants, des billets de banque, des gros cigares et des filles plus ou moins dévêtues. Toutes choses peu compatibles avec la religion dont il se réclame.