La guerre des Douanes aura-t-elle lieu ?

Il ne fait de doute pour personne que Donald Trump vise plus que jamais le prix Nobel de la paix en se vantant d’avoir mis fin à pas moins de 7 conflits tout en peinant à exercer la moindre influence sur Vladimir Poutine, qui le « balade » allègrement depuis son retour à la Maison-Blanche, sans encourir davantage de pression qu’une « déception » de sa part. Le président américain, qui fait volontiers usage de la menace de droits de Douane astronomiques, se montre d’une rare indulgence à l’égard de son « ami » russe, à qui il passe tous les caprices.

Il se montre beaucoup plus exigeant avec les Européens et ses supposés alliés au sein de l’OTAN. La présidente de l’Union européenne a dû avaler la couleuvre des droits de Douane imposés par les États-Unis sans pouvoir les négocier en aucune façon. Toutefois, les spécialistes des relations commerciales à l’échelle planétaire faisaient observer que si les échanges de biens pouvaient être régulés en faveur des Américains, l’UE disposait d’un arsenal juridique très conséquent permettant de rééquilibrer le marché des services numériques, pour lequel les États-Unis avaient besoin de clients, notamment européens. Le dossier du géant américain Google, ouvert depuis plusieurs années, a débouché cette semaine sur une amende record de près de 3 milliards d’euros infligée par la Commission européenne pour une distorsion de concurrence en lien avec un abus de position dominante. Fureur de Donald Trump qui considère cette sanction comme une attaque personnelle et exige l’abandon immédiat de cette mesure, sous peine de taxation massive des produits européens, comme il avait voulu le faire vis-à-vis de la Chine, avant de devoir négocier avec son puissant concurrent un taux plus acceptable.

Donald Trump aura beau tempêter et qualifier cette amende d’injuste, la décision européenne est tout à fait fondée, et pourrait même être aggravée par la possible obligation pour Google de céder sa filiale gérant le navigateur Chrome. Cette sanction est la troisième de la semaine, les deux autres concernant des atteintes à la vie privée, dénoncées notamment par la CNIL française, mais aussi par la justice américaine. Nous n’en sommes peut-être qu’au début d’une guerre commerciale, qui opposerait les États-Unis au reste du monde. Symboliquement, le changement de nom du ministère de la Défense américain au profit d’un ministère de la Guerre, en dit long sur les objectifs de son président, qui sont de vassaliser les pays les plus faibles, leur imposer des règles arbitraires permettant une mise au service des Américains des ressources naturelles les plus précieuses. Ce qui est reproché à Google ou aux autres entreprises monopolistiques, globalement un abus de position dominante, s’applique à la politique de Donald Trump, résumée dans la formule : America first.