Un vrai conte de fées
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 9 mai 2017 10:49
- Écrit par Claude Séné
Il était une fois un petit prince destiné à accomplir les plus grandes prouesses et à régner sur le royaume que lui laisserait son parrain, se retirant avant l’âge, cousu d’or et de gloire, pour libérer le trône. Le petit Emmanuel, bien avant d’être connu sous son titre officiel de Manu Premier, était né coiffé avec la traditionnelle cuillère en argent dans la bouche. Plusieurs fées s’étaient penchées sur le royal berceau : Jacques Attali, Alain Minc, Laurence Parisot… et chacune avait formé des vœux pour la réussite du royal bambin.
Le cercle de famille avait lui aussi applaudi à grands cris et décidé que le petit ne ferait pas médecine, comme tout le monde, mais banquier, avec option littérature. Et dès son plus jeune âge, le petit Manu s’était mis en mouvement, au point de savoir courir avant même que de savoir marcher. C’était épuisant pour sa Supernanny, contrainte de cavaler du matin au soir pour essayer de le suivre. Sans compter le budget feutre pour lui dessiner les moutons qu’il exigeait de sa part à longueur de temps. Il finira par l’épouser, pour des questions de commodité. Elle continue à l’aider pour surveiller sa ligne, car il a gardé de l’enfance une propension à « bouffer des saloperies » à la moindre occasion, mais ceci est une autre histoire.
Pendant ce temps, le futur roi se prépare à son destin. Il apprend à lire tout seul, dans le Code du travail, à l’âge de trois ans. Il va poursuivre de fulgurantes études chez les Jésuites où il apprend la casuistique, la logique et la philosophie tout en devenant un expert en tennis et en football, et en pratiquant le piano. C’est de cette époque également que date sa maîtrise de 14 langues vivantes et de quelques langues mortes. Un de ses rares regrets : ne pas avoir disposé de suffisamment de temps libre pour s’exercer à marcher sur l’eau. Il passe le bac à 10 ans et intègre l’ENA après la publication de ses quatre romans et de quelques essais. Cette année-là, le classement a dû être annulé tant le jeune Manu éclaboussait la promotion de toute sa classe. La suite, vous la connaissez, avec son couronnement triomphal et l’élimination de la sorcière au deuxième tour. Après ce parcours semé de lys et de roses, le Petit Prince accède au pouvoir sans coup férir, le casse du siècle selon certains mauvais esprits, et il y parvient en pleine forme, pas plus fatigué que Jeanne Calmant qui n’a jamais été obligée de travailler et qui pourrait bien être son modèle. Ça va être très long.
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