Si si si si…
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 27 novembre 2016 09:58
- Écrit par L'invitée du dimanche
Un peu de grammaire aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, autour de ce petit mot d’apparence insignifiante et qui pourtant ouvre tellement de possibilités d’expressions, qu’il illustre la richesse de la langue française.
Cela peut-être une conjonction, qui suppose une condition quand elle est employée au présent, qu’on pourrait traduire aussi par en admettant que, ou alors une hypothèse quand elle est employée avec l’imparfait, irréalisable dans le présent, mais peut-être réalisable dans l’avenir. Si on l’accompagne de « au moins » alors là, l’hypothèse paraît douteuse. Avec le plus-que-parfait, elle ouvre la porte aux regrets, « si j’avais pu… »
Cela peut-être un adverbe qui marque l’affirmation en réponse à une négation. « Ce n’est pas vrai ! Si, c’est vrai », en tant qu’adverbe, cela devient le synonyme de tellement, tant, exemple : « il est si fort ».
N’oublions pas non plus que ce petit mot désigne la septième note de la gamme.
Je ne vous ferai pas grâce d’un proverbe qui s’appuie sur son ouverture d’hypothèse, bien que tout le monde le connaisse (mais je ne suis pas sûre aujourd’hui d’atteindre les 400 mots, moyenne des billets du dimanche) et qui comme tous les proverbes véhicule une certaine sagesse.
Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait… cruelle vérité que nous sommes nombreux à vivre.
Pas plus que je ne vous ferai grâce de cette non moins célèbre citation :
Si le nez de Cléopâtre eût été plus court, toute la face de la terre aurait été changée… citation de Blaise Pascal pour appuyer l’idée que les faits historiques dériveraient de causes fortuites et aléatoires. La question est ouverte encore de nos jours, où s’affrontent deux visions de la construction de l’histoire : est-elle le domaine du contingent ou de l’irrationnel ? L’amour d’Antoine, César et Ptolémée pour la belle, a-t-il suffi à justifier les conquêtes de César et le destin de l’Empire romain ? Les événements du passé devaient-ils arriver ou sont-ils advenus par hasard ?
Vaste interrogation, la future victoire annoncée de la droite aux présidentielles doit-elle arriver, où est-elle due au hasard ? Je ne pense que mon lectorat a la réponse ! Mais, cette fois, je n’ai pas assez de lignes pour en faire l’analyse.
Dire qu’au départ, j’avais envie de rêver avec des si, si j’étais riche, si j’étais jeune, si je savais écrire si je pouvais voyager… et me voilà revenue aux tristes contingences du réel.
Pour conclure, j’en connais un, renvoyé dans ses foyers, qui aurait pu plagier petit gibus et dire « si j’aurais su, j’aurais pas venu », de toute façon il nous laisse le champ libre pour inverser la tendance, si la gauche voudrait, nous on suivrait…
L’invitée du dimanche