Tenue correcte exigée
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 5 août 2016 10:38
- Écrit par Claude Séné
J’avoue que je suis très partagé en ce qui concerne la polémique autour de l’organisation d’une journée « burkini » dans un centre aquatique de la région de Marseille. Elle a été déclenchée par des élus de droite et d’extrême-droite à la suite du projet d’une association de privatiser pendant une journée un parc aquatique pour permettre à des femmes musulmanes et à leurs enfants de profiter de la baignade et des activités tout en respectant les prescriptions vestimentaires attachées à leur pratique de la religion.
Si le maire de la commune, dissident du PS, a décidé d’interdire la manifestation en raison du trouble à l’ordre public que ferait peser la polémique en considérant qu’une telle journée est une « provocation », la sénatrice PS des Bouches du Rhône, Samia Ghali, défend l’initiative au nom de la liberté exercée dans le cadre de la sphère privée. Il est vrai que cette journée se serait déroulée dans un centre privatif, à but clairement lucratif puisque l’association aurait dû trouver 15 000 euros pour financer la location et ne bénéficie d’aucune subvention publique. Rien à voir avec des créneaux réservés dans les piscines municipales, réclamés pour la pratique de la natation par des musulmanes, et qui introduiraient une forme d’apartheid peu compatible avec notre conception de la vie en société. Il n’en reste pas moins qu’une telle initiative ne va pas dans le sens d’une intégration à la française des diverses communautés qui forment notre nation, dans le respect des croyances et des convictions de chacun, certes, mais sans prosélytisme même indirect et vestimentaire.
La notion même de tenue correcte est soumise à fluctuation selon les lieux et les époques. Les vêtements amples tels que les shorts et bermudas pour les hommes ne sont pas acceptés dans les piscines municipales pour des questions d’hygiène. Il en va de même pour les monokinis ou les strings pour les femmes, cette fois pour des raisons de décence. Une notion d’ailleurs très élastique. Si l’on se réfère au début de la mode des bains de mer à la Belle époque, il était hors de question d’aller se baigner sans un vêtement couvrant complètement le corps, que l’on soit homme ou femme d’ailleurs. On a pu en constater l’évolution au siècle passé jusqu’à atteindre une diminution voire une disparition de la surface de tissu nécessaire, au nom de la commodité ou des exigences d’une peau bronzée parfois jusqu’à l’excès. Je trouve personnellement bien dommage qu’une religion prive ses adeptes de la possibilité de bénéficier du plaisir simple et innocent de se baigner et de profiter du soleil, au nom d’une interprétation littérale de textes anciens. C’est là le cœur de la controverse. À chacun d’y répondre.
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