Concorde
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 3 août 2016 10:39
- Écrit par Claude Séné
L’épineuse question de l’organisation de l’Islam en France refait régulièrement surface dans les débats politiques, comme s’il y avait un lien direct entre l’exercice du culte musulman et la diffusion de la propagande islamiste radicale qui prône l’usage de la terreur pour combattre ses ennemis. Cela a pu être vrai dans le passé, par exemple quand des imams radicaux prêchaient la guerre sainte dans certaines mosquées du Londonistan. Cela peut encore exister ponctuellement, y compris en France, avec cet imam extrémiste de la mosquée de Brest, mais les instruments juridiques sont suffisants pour contrôler ce type de comportement.
L’imam Google a largement supplanté ces prêcheurs du djihadisme et c’est envers lui que devraient porter les efforts des états, à la manière de la lutte contre les sites pédophiles. Au lieu de quoi, certains responsables, ou plutôt irresponsables, suggèrent de revoir la place de l’Islam en France en s’inspirant du régime concordataire en vigueur en Alsace et Moselle par une survivance absurde de l’histoire régionale. Un d’entre eux, tordant un peu la langue, s’écrie que dans « concordat », il y a concorde. Voire ! à ce compte-là, dans concorde, on entend aussi corde, comme celle que l’on utilise pour se pendre, et la ficelle est un peu grosse, à mon sens. Allons jusqu’au bout et citons les paroles de Claude Nougaro : « me voilà comme un con, place de la Concorde ». Qu’est-ce qui intéresse donc tant dans le régime concordataire ? Principalement la possibilité de financer le culte sur les deniers de l’état. Dans les trois départements concernés, les ministres des cultes catholique, protestant et israélite sont payés comme des fonctionnaires et les bâtiments sont à la charge de l’état.
Cette situation scandaleuse est le produit de l’histoire et des avatars des guerres qui ont fait passer cette région d’une souveraineté à une autre, perpétuant un régime voulu par Napoléon premier dans une négociation avec le pape Pie sept. Si l’on considère qu’il est anormal qu’une partie du territoire français ne soit pas soumis à la loi commune, il serait plus légitime de normaliser le droit en supprimant l’exception que de l’étendre à l’ensemble du pays, en violation de la loi de 1905, instaurant la séparation des églises et de l’état. Il faudrait dans ce cas légiférer également pour inclure les religions « minoritaires » dans ce régime dérogatoire devenu universel, et financer tous les cultes jusques et y compris l’église de scientologie, pendant qu’on y est. On me permettra de douter que cela contribue en quoi que ce soit à la nécessaire concorde entre les citoyens, qu’ils soient croyants, agnostiques ou bien athées.
Commentaires
et au surplus illégale (au regard de la loi de 1905)on voudrait, du côté des églises et des cultes, étendre ce système. Il est bien dommage que des personnages politiques (voire des ministres!)se prêtent à cette entreprise de démolition de la Laïcité sous prétexte "d'ouverture". Ne nous laissons pas faire et persévérons jusqu'à obtenir une rédaction de la constitution plus explicite sur ce point. Le XXIe siècle sera laïque ou ne sera pas.Bravo Claude!