Ça va mieux !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 7 juillet 2016 09:51
- Écrit par Claude Séné
Oui ! merci de vous en soucier, ça va mieux pour cette pauvre Liliane Bettencourt, qui vient de passer en tête des personnes les plus fortunées de France, elle que l’on croyait dépouillée par les rapaces les plus acharnés, à commencer par François-Marie Banier à qui elle faisait des cadeaux somptueux comme vous donneriez un pourboire au chauffeur de taxi pour porter votre valise. Sans compter les trésoriers des partis politiques, dont son gestionnaire de fortune disait qu’ils n’étaient pas chers, au regard des services qu’ils pouvaient rendre. Et bien, l’héritière de l’empire Loréal sur lequel veille jalousement sa fille en attendant la succession a fait de bonnes affaires en 2016, sans pour autant en perdre le sommeil puisque son capital fructifie en dormant.
Si Liliane Bettencourt a détrôné Bernard Arnault, c’est parce que le titre Loréal s’en est mieux sorti en Bourse que celui de LVMH. On reste toutefois dans un club très fermé qui dépasse les 30 milliards d’euros. C’est le magazine Challenges qui a établi ce palmarès des 500 plus grosses fortunes de France, qui totalisent quand même un montant de 456 milliards d’euros, soit presque autant que le Produit intérieur brut des Pays-Bas et environ le quart de celui de la France. Challenges note toutefois un léger tassement de 4 milliards par rapport à son précédent classement. Il faut peut-être y voir le résultat de la politique volontariste de François Hollande qui avait bien identifié son ennemi : la Finance. Je plaisante. Je le précise, car j’entends des déclarations gouvernementales dont on se demande si elles sont énoncées sérieusement, concernant la loi Travail par exemple.
Donc, la crise existe toujours, mais certains voient bel et bien le bout du tunnel. À vrai dire, ils n’ont jamais été sérieusement touchés. Au pire, si une banque fait trop de bêtises, on la renfloue avec quelques admonestations et la promesse de ne pas recommencer. Éventuellement, on remercie un dirigeant avec de sérieuses indemnités et on passe à la suite. Voir les 2 milliards octroyés à la Société Générale pour la rembourser des 5 milliards imprudemment joués sur les marchés financiers et pour lesquels Jérôme Kerviel a porté seul le chapeau. Pour les grosses fortunes, c’est un jeu de chaises musicales dans lequel on retrouve toujours les mêmes. La légende veut que ces entrepreneurs méritent leur argent en raison des risques qu’ils auraient pris et la clairvoyance de leurs décisions. L’exemple de Liliane Bettencourt suffit à démontrer qu’en réalité le système s’auto-entretient, en dehors de toute compétence et de tout mérite. Mais à part ça, ça va.