Préparez vos mouchoirs
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 6 février 2016 10:54
- Écrit par Claude Séné
Les prétendants à la primaire de la droite et du centre sortent du bois les uns après les autres et commencent à dévoiler leurs recettes pour se démarquer de la concurrence et se faire désigner pour être le champion de leur camp en novembre 2016. Alors, je sais bien que le clan des déçus du hollandisme ne cesse de faire de nouvelles recrues, sans compter ceux qui n’y ont jamais cru, mais le potage qu’on nous prépare n’a rien d’une potion magique, à part peut-être pour une minorité de privilégiés, dont le pécule n’a jamais vraiment diminué, et qui pourrait en tirer encore plus de profits.
La recette de la tambouille électorale que nous concoctent les Sarkozy, Fillon ou Juppé, pour ne citer que les favoris des sondages, ressemble de plus en plus à celle des Républicains américains. Le principe en est simple. De moins en moins d’état, de plus en plus d’entreprise privée. Un pour tous, chacun pour soi. Seuls les plus forts survivront. Pas de pitié pour les canards boiteux, j’en passe et des plus mûres. C’était donc la rentrée littéraire des ténors et chacun s’ingénie à attirer l’attention sur son programme. Sarkozy a semble-t-il misé sur un argument éprouvé : la baisse des impôts. A priori, cela semble sympathique aux yeux de la plupart des Français. Bon, quand il s’agit de supprimer l’ISF, cela ne concerne qu’un petit nombre, qui ne voterait pas à gauche de toute façon, ou alors par pur masochisme. Mais pour l’impôt sur le revenu, il reste encore du monde. On ne parlera pas trop des sujets qui fâchent comme la TVA, car il faudra bien vivre. La contrepartie de la diminution des recettes, tout le monde la connait. Moins d’état, moins de service public. On l’a vu à la manœuvre, le Sarko, taillant dans les effectifs des fonctionnaires. Bizarrement, les Français veulent moins de fonctionnaires, mais plus d’enseignants, de policiers, de magistrats, de facteurs, d’infirmières, etc., et les récents évènements ont montré les limites d’une politique où il faut faire mieux avec moins.
Il n’est pas impossible que Sarkozy soit le Donald Trump français, et qu’il se fasse dépasser sur sa droite par un candidat encore plus réactionnaire que lui si la chose est possible, une sorte de Ted Cruz du Forez, en la personne de Laurent Wauquier. Tout ça ne nous prépare pas des lendemains qui chantent, j’en ai peur. Je ferais bien de vérifier mon stock de mouchoirs, moi.