
Santo subito
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 22 septembre 2025 11:17
- Écrit par Claude Séné

La cérémonie des funérailles presque nationales de Charlie Kirk, cet influenceur proche de la famille Trump, assassiné il y a quelques jours, a pris des dimensions dignes des obsèques du pape Jean-Paul II le 8 avril 2005. Une partie de la foule venue lui rendre un dernier hommage sur la place Saint-Pierre à Rome réclamait en effet la canonisation immédiate du souverain pontife, sans attendre les résultats d’une enquête en bonne et due forme sur la vie et l’œuvre du défunt pape et notamment sur sa capacité à provoquer des miracles jusqu’après sa mort. Par chance, l’église pourra authentifier peu après une guérison miraculeuse d’une religieuse française atteinte de la maladie de Parkinson.
Dans le cas de Charlie Kirk, nul besoin de miracle, si l’on excepte l’attentat manqué contre l’homme à l’oreille coupée, Donald Trump, alors candidat à la présidence, et dont l’élection en sera facilitée, s’il en était besoin. À défaut d’enrôler un véritable saint dans le camp présidentiel, la galaxie Maga a fait de Charlie Kirk un martyr de la cause. Sa mort est une aubaine pour les hommes du Président, au point que le célèbre animateur de « late show » Jimmy Kimmel, a pu croire, probablement à tort, que le tireur aurait été manipulé par des partisans de Trump issus des rangs Maga. Mal lui en a pris. La chaîne ABC qui l’emploie a « spontanément » décidé de le suspendre sine die de temps d’antenne, au nom de la liberté d’expression dont il a cru pouvoir faire usage impunément. Si le premier amendement à la Constitution des États-Unis prévoit bien la liberté d’expression, c’est aux risques et périls de chacun et il ne garantit en rien contre des mesures de rétorsion. Donald Trump ne s’est pas caché de la haine viscérale qu’il éprouvait contre ses ennemis, contrairement au comportement « exemplaire » de son ami Charlie.
C’est sans doute le moment de se rappeler l’engagement du candidat Trump, qui avait promis à ses partisans d’être un dictateur, seulement le premier jour de son futur mandat. Signifiant par-là, je suppose, que la société devancerait ses désirs et qu’il n’aurait plus besoin d’imposer ses vues à une population américaine tout entière acquise à sa cause. Il convient toutefois de relativiser ces déclarations, car il avait également promis d’arrêter la guerre entre la Russie et l’Ukraine en 24 heures par sa seule force de persuasion. Il est en train de devoir reconnaître que ce ne sera pas si facile, voire que ce sera impossible. Si ses exigences se heurtent au réel, rien ne prouve qu’il ne sera pas tenté de le modifier pour satisfaire un ego démesuré. Un chose est sûre, le président Trump, qui rêve toujours de prix Nobel de la Paix, n’est pas, et ne sera jamais, un saint.