Sacré père Noël !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 25 décembre 2022 10:09
- Écrit par L'invitée du dimanche
L’origine du personnage est assez discutée, la plus courante est celle d’une « exportation » au XIIe siècle de l’existence d’un Saint-Nicolas né en 270 après J.-C., qui distribuait des cadeaux aux enfants sages… Senter klass ou Santa Claus, a été accaparé par la chrétienté et ensuite associé à la fête de la naissance de Jésus-Christ le 24 décembre, oubliant qu’au départ Noël était destiné à fêter le solstice d’hiver.
Partout, on s’est approprié cette légende qui s’est enrichie d’année en année… souvent autant à des fins commerciales que pour faire rêver les enfants (Coca-Cola en a fait son effigie exportée dans le monde entier) on a décrit son costume, on lui a donné des rennes, un traîneau, un village, des lutins, que sais-je encore, et c’est toujours resté la fête des enfants et de la famille, en dehors de toute croyance religieuse.
Mon premier souvenir de Noël, juste après la guerre, est illuminé par l’unique sapin installé à l’étage faute de place dans la salle commune, avec au pied comme cadeau une orange ! Mon père, cet athée convaincu, avait sacrifié à la tradition pour faire plaisir à ses enfants. Avec cet exemple, tout aussi athée que lui, je n’ai jamais eu à l’idée de priver mes enfants de ces réjouissances.
Mon second souvenir c’est celui de la désillusion, celui où la preuve vous est apportée que ce père Noël n’est qu’une énorme supercherie construite par les adultes, pour se faire plaisir en leur faisant plaisir. Un peu par hasard, j’avais trouvé, mal caché dans l’armoire familiale, un livre que l’on m’a donné ensuite le matin de Noël. C’était « le roman de Renart », dont le héros est depuis ce jour resté mon animal fétiche ! Tous les doutes étaient écartés, peut-être un peu orchestrés, il était grand temps que je grandisse, car en fait c’est bien de cela qu’il s’agit : ne plus croire au père Noël, c’est accepter la réalité, après avoir pardonné les mensonges des « grands »…
J’ai trouvé cruel, mais nécessaire de désillusionner ma propre fille quand il m’est apparu que le moment était venu de l’aider à avoir un autre regard sur le monde, et cela n’a en aucun cas supprimé la joie des Noëls suivants.
L’attachement que j’ai pour ce rituel s’explique par le besoin d’exprimer une fois au moins par an, l’amour que l’on a pour les siens ! Peu importe l’importance du cadeau, il est là, preuve que l’on a pensé à eux, avec l’intention de leur procurer du plaisir… si possible dans un décor approprié de lumières et de guirlandes ! Tout pour faire croire à la « magie » même si cela ne dure qu’un court instant, car le lendemain la vie retrouvée sera toujours aussi injuste et difficile.
Cette année, j’ai contribué à entretenir auprès de jeunes enfants cette croyance enfantine, en partageant des contes, où loups, renards, et père Noël essayaient de faire bon ménage, histoire de prolonger le monde de l’enfance, de les garder protégés des durs aléas de la vie ! Ils m’ont fait le plus beau cadeau dont on peut rêver, grâce à leurs émotions, leur crédulité, leur fraîcheur, j’ai encore cru au père Noël…
L’invitée du dimanche
Commentaires
Noël a toujours été fêté, mais sans ce personnage