Familles, je vous hais…

Il y a la famille nucléaire, avec les deux parents présents, celle-ci est devenue un peu plus complexe depuis que les parents peuvent être de même sexe et que les enfants peuvent être nés d’une GPA, la famille monoparentale, un seul parent assure la responsabilité de l’enfant, la famille adoptive, l’enfant n’a aucun lien de parenté avec ses responsables, et puis la famille recomposée, avec la présence d’un beau parent mère ou père. La situation la plus simple, un seul conjoint a des enfants, plus complexe, chaque conjoint a des enfants, et éventuellement en plus un enfant en commun !

On considère qu’un enfant sur 10 vit dans une famille recomposée, soit 1 500 000 enfants, cela représente aussi 12,5 % des familles existantes !

On aurait tort de banaliser l’impact sur l’enfant concerné par cette nouvelle cellule. Soit il se retrouve avec un demi-frère ou une demi-sœur, soit il doit cohabiter avec « des quasi-frères et des quasi-sœurs ». Il lui incombe de créer des liens de cœur à partir de l’absence de lien de sang. C’est un vrai challenge !

Cela peut se passer positivement à partir du moment où l’on accepte la place de l’autre, et sa différence d’origine. Cela suppose que les parents partagent les mêmes méthodes d’éducation, qu’ils mettent en place les mêmes règles pour tout le monde pour éviter scissions et oppositions.

Il sera difficile d’éviter la jalousie, l’enfant peut refuser de partager l’affection de son parent avec les autres enfants, il peut se trouver aussi dans un conflit de loyauté, a-t-il le droit de donner de l’affection à ce beau parent qui prend la place de celui que l’on a délaissé !

Il n’est pas rare aussi que cet acteur supplémentaire ait des difficultés à supporter cet enfant qu’on lui impose et qui accapare un peu trop l’autre membre du couple, et que son comportement devienne injuste, agressif… on sait aussi que le parent exclu par divorce ou tout type de séparation, manipule son enfant pour dénigrer le nouveau partenaire, le mettant dans une situation de conflit intérieur douloureux.

Le tableau est un peu noir, l’essai d’une famille recomposée se solde par un échec une fois sur deux, trop de variables entrent en jeu, et il y aura toujours une asymétrie du lien entre adultes et enfants.

 Vient alors s’ajouter une autre catégorie, que j’appelle « la famille décomposée », où les enfants sont coincés, coupés parfois d’une partie de leur famille qui a pris parti dans la séparation et ne les rencontre plus, les privant des soutiens auxquels ils ont droit… soumis à des conflits d’adultes qui les dépassent, ils encaissent les blessures !

La fête de Noël, qui est supposée être la fête de la famille vient mettre en lumière leur souffrance, chaque camp se disputant le privilège de leur présence, la prise d’otages devient flagrante !

Heureusement, il y a les fois où tout se passe bien, grâce à des adultes responsables et intelligents, cela permet l’expérience d’une nouvelle façon de vivre, de trouver de nouveaux frères et sœurs avec qui grandir et enrichir ses relations, d’apprendre la tolérance et à s’adapter… et vivre Noël dans la sérénité et le bonheur partagé !

L’invitée du dimanche