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Le temps des cadeaux
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 1 septembre 2021 10:52
- Écrit par Claude Séné
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C’est avec un peu d’avance que le président Emmanuel Noël a décidé de se rendre à Marseille visiter la réserve où les autochtones se débattent avec leurs problèmes multiples : délabrement des logements de nombreux quartiers, vétusté des écoles ou criminalité galopante liée à la mise en coupe réglée de la ville par des bandes organisées. Il sera accompagné de plusieurs ministres pour tirer le traîneau : Tornade, Danseuse, Fringant, Furie, Comète, Cupidon, Tonnerre et Éclair, sans oublier Rudolph, le ministre au nez rouge, qui est déjà venu récemment et ne devrait donc pas être du voyage.
Le président ne viendra évidemment pas les mains vides. Dans sa hotte, une profusion de cadeaux dont on ne sait pas encore s’ils seront utiles ou purement récréatifs. Des opérations « manne de Noël », il y en a déjà eu beaucoup, souvent baptisées plans Banlieue. L’état a déversé des tonnes d’aides financières sans que l’on sache exactement à quoi l’argent a servi. Si les populations n’en ont pas vu la couleur, on peut être certain qu’il n’aura pas été perdu pour tout le monde. Cette fois-ci, il est question de promettre plus d’un milliard d’euros pour essayer de rattraper des décennies de négligences, si ce n’est pire, dans la gestion municipale. Car nous sommes encore une fois victimes du syndrome du yoghourt qui se périme pendant la nuit. La situation de Marseille semble avoir été découverte du jour au lendemain par un président, pourtant au pouvoir depuis 2017, qui a attendu le temps de la réélection pour se transformer en père Noël. Vous me direz qu’il s’y prend très tôt, mais songez que la plupart des villes et des régions vont vouloir recevoir, elles aussi, leur part du gâteau, et qu’il n’y a pas de raisons de ne pas arroser également le Nord, l’Est, ou même l’Ouest, bien que côté arrosage il ait été pourvu au-delà de ses espérances cette année.
Croyez-moi, le mois d’avril 2022 sera vite arrivé et les électeurs perdus ne se rattrapent guère. Le président Macron le sait bien qui a entamé sa campagne dès le lendemain de son élection. Si les montants de ces aides annoncées vous paraissent faramineux, songez qu’ils sont très en dessous de ce que l’état a dépensé pour compenser les effets du Covid. Le fameux « quoi qu’il en coûte » qui a officiellement pris fin aujourd’hui aura eu un mérite. Celui de démontrer par l’exemple qu’en soutenant massivement l’économie par de l’argent public, non seulement aucune des catastrophes annoncées par les libéraux purs et durs ne se produisait, mais au contraire la croissance revenait et le chômage reculait. Ne reste plus, et c’est le plus important, qu’à renoncer définitivement à la théorie du ruissellement et à orienter les aides vers ceux qui en ont le plus besoin. Une leçon à méditer pour tous ceux qui aspirent à endosser le costume de père Noël.
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