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Nous avons tous failli
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 20 août 2021 10:37
- Écrit par Claude Séné
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C’est ce que le ministre de l’Intérieur a reconnu après la mort à Marseille d’un adolescent de 14 ans, vraisemblablement utilisé comme guetteur dans un trafic de drogue à l’entrée d’une cité connue pour âtre un point de deal. Je veux bien m’inclure dans cette responsabilité collective, bien que je n’ai jamais voté pour le parti auquel appartient Gérald Darmanin, mais il me semble que ce sont surtout les élus et ceux qui ont accepté la charge de veiller à l’ordre et la sécurité publique qui sont à blâmer devant ce constat terrifiant de l’acceptation de cette économie parallèle et son cortège de violence qui détruit le tissu social.
Les autorités multiplient les déclarations et affichent une détermination sans faille dans leur supposée lutte contre le trafic de drogue, mais la réalité est qu’ils s’en accommodent sans états d’âme excessifs. Les brigades des stups affichent une volonté de laisser circuler les petits poissons dans l’espoir de réaliser un « coup de filet » et saisir de grosses quantités de produits et arrêter des gros trafiquants. Ça, c’est la théorie. Car, en pratique, il est beaucoup plus simple de laisser filer aussi les grossistes et semi-grossistes déjà connus, plutôt que de devoir identifier de nouvelles filières, qui remplaceraient à coup sûr celles que l’on viendrait de démanteler. C’est comparable au système d’espionnage mutuel des grandes nations, qui préfèrent laisser en place des agents doubles ou triples identifiés et les utiliser pour tenter de diffuser des fausses nouvelles, au point que personne ne sait plus démêler le vrai du faux.
Les policiers spécialisés ou les douanes procèdent de temps en temps à des saisies, pour démontrer leur activité, mais chacun sait que le trafic réel porte sur des quantités au moins 10 fois supérieures et que les pertes sont très largement compensées par les bénéfices d’une seule opération réussie. À l’évidence, ce ministre de l’Intérieur, comme ses prédécesseurs, a pris son parti de la situation liée au trafic et ne lutte que très mollement en se sachant d’avance débordé par les flux massifs de capitaux et les intérêts particuliers servis par cette économie souterraine. Après avoir dilué ses erreurs et celles de son gouvernement dans une nébuleuse collective, il a tenté de rejeter la faute sur les habitants des « beaux quartiers » qui créeraient le trafic en achetant du cannabis. Une argumentation simpliste qui ne convaincra personne. Nous n’en sommes pas à un volume de quelques joints et si le ministre s’imagine pouvoir tarir le marché en empêchant les bourgeois de s’encanailler, soit il nous ment, soit il se ment à lui-même, l’un n’empêchant pas l’autre. Selon un adage bien connu, souvent attribué à Lénine, « là où il y a une volonté, il y a un chemin ». Avec Gérald Darmanin, il n’y a ni l’un, ni l’autre.